Grève du 9 mai : Le poids de la fonction publique dans les P.-O.

Selon l’Insee, fin 2017, 36 000 habitants des Pyrénées-Orientales travaillaient dans la fonction publique. Focus sur le poids du secteur et sur les craintes des syndicats, qui appellent les fonctionnaires à descendre dans la rue ce jeudi 9 mai.

 

« Des emplois pérennes et un effet sur l’économie »

Dans les Pyrénées-Orientales, environ un salarié sur quatre travaille dans la fonction publique. Selon les chiffres de l’Insee, conseil départemental, mairies et autres collectivités territoriales restent les plus gros employeurs du secteur avec 15 800 salariés. La fonction publique d’État (préfecture, Éducation nationale…) embauche pour sa part 14 000 personnes, contre 6 200 pour le secteur public de la santé. « Dans un département comme les Pyrénées-Orientales, où le taux de chômage s’élève à 14,2 %, la fonction publique est un amortisseur social à plusieurs titres, estime le secrétaire départemental du syndicat FO, Jérôme Capdevielle. En plus de répondre à des besoins sociaux importants (accompagnement des demandeurs d’emploi, aide aux familles…), elle fournit des emplois pérennes. De plus, les fonctionnaires sont aussi des consommateurs qui contribuent à l’économie du département. »

Services publics « plus qu’à l’os »

Cependant, aux yeux des syndicats, la fonction publique doit aujourd’hui faire face à plusieurs menaces, qu’ils attribuent principalement à la politique d’austérité que l’État a engagée afin de réaliser des économies. Les fermetures de plusieurs trésoreries des finances publiques ces dernières années en pays catalan illustrent notamment ce mouvement. « Aujourd’hui, les collectivités territoriales, la santé et l’éducation sont également touchées, poursuit Jérôme Capdevielle. Les services publics existent depuis si longtemps qu’on pourrait les croire indestructibles. Mais là, on est plus qu’à l’os. On touche la moelle épinière… »

Grogne sur fond de réformes

« Chaque service public s’organise pour effectuer les suppressions de postes réclamées par Bercy », résume Nicolas Ribo, de la CGT. De son côté, le secrétaire départemental de la FSU, Grégory Raynal, insiste sur les conséquences que pourrait avoir une trop forte baisse du nombre de fonctionnaires : « Une telle baisse impacterait l’ensemble de l’économie départementale », prédit-il.

C’est dans ce contexte qu’une large intersyndicale, comprenant également Solidaires, la CFDT, la CFTC, l’Unsa, la CFE-CGC et FA, appelle les fonctionnaires à descendre dans la rue ce jeudi 9 mai. Pour demander l’arrêt des suppressions de postes et s’opposer aux réformes en cours (projets de loi sur la fonction publique, l’école ou la santé), tout en réclamant des augmentations de salaires. À Perpignan, le rendez-vous est fixé ce jeudi à 10 h 30 sur la place de Catalogne.

L’Indépendant – Mardi 7 mai 2019 –Arnaud Andreu

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