Les différents indicateurs économiques qui nous parviennent montrent une situation de moins en moins florissante. Si l’économie française n’est pas en récession, l’Insee a toutefois confirmé la semaine dernière que l’activité économique avait stagné au dernier trimestre 2023. Encéphalogramme plat. La consommation des ménages est freinée par les pertes de pouvoir d’achat et une inflation toujours élevée. Dans le sillage de cette activité morose, les faillites d’entreprises remontent fortement, les créations d’emplois sont quasiment à l’arrêt et le taux de chômage remonte déjà.
Sur le terrain, nous voyons tous les jours la réalité reflétée froidement par ces indicateurs statistiques : des secteurs entiers en grande difficulté, comme l’habillement ou l’ameublement, des emplois menacés chez Casino à la suite des opérations de cession de magasins, l’annonce de neuf cents suppressions de postes à la Société générale, l’annonce de la fermeture de l’usine LU à Château-Thierry pour délocaliser une partie de la production en République tchèque, des salariés en grève pour s’opposer à des suppressions de postes chez Alinea, un projet de réduction d’effectifs chez Amcor Flexibles en Moselle, âprement combattu par Force Ouvrière… La liste s’allonge de jour en jour.
Sur le terrain, nous rencontrons tous les jours des salariés qui nous disent leurs difficultés à boucler les fins de mois, les pertes de pouvoir d’achat qu’ils subissent, les factures qui augmentent, les salaires qui stagnent ou les augmentations qui ne compensent pas suffisamment l’inflation.
Sur le terrain, nous voyons tous les jours la situation catastrophique de notre système de soins, et plus particulièrement celle de l’hôpital public, qui nécessite aujourd’hui un changement urgent de politique sanitaire. À Orange, à Lisieux, à Saint-Brieuc, les personnels soignants se mettent en grève, à l’appel de Force Ouvrière, contre des suppressions de postes, contre la fusion de plusieurs établissements, pour obtenir des moyens, des revalorisations salariales et une amélioration de leurs conditions de travail.
Nous voyons tous les jours la colère qui s’exprime à l’école sur les salaires trop bas, les conditions de travail toujours plus dégradées et les menaces que font peser les contre-réformes annoncées (lycées professionnels, école inclusive, établissements spécialisés, groupes de niveau…) sur l’ensemble des établissements et des personnels.
Sur le terrain, nous rencontrons tous les jours des salariés qui nous disent leurs difficultés
C’est donc au moment où la situation sociale se tend, que le chômage remonte et que l’objectif de plein emploi s’éloigne, que le gouvernement menace à nouveau de diminuer l’indemnisation des demandeurs d’emploi, tant dans la durée de versement de l’allocation chômage que dans son montant, et a déjà annoncé la fin de l’allocation spécifique de solidarité. Être au chômage ou au RSA, ce n’est pas un choix ! Cette pression de l’exécutif, au moment même où nous négocions avec les employeurs sur l’emploi des seniors, complique évidemment les discussions.
Et c’est dans ce même moment que le Premier ministre annonce dans la presse un été social, puis un automne du travail avec deux projets de loi en préparation et avec l’ambition d’avoir un modèle social plus efficace et moins coûteux. À ce rythme, il est à craindre un hiver de l’austérité. Pour FO, au quotidien, au plus proche des attentes des agents du public et des salariés du privé, il n’y a qu’une seule saison, celle des revendications !