Nous sommes le 1er mai, un 1er Mai placé comme chaque année sous le signe de la solidarité internationale, solidarité ouvrière et syndicale ! Mais un nouveau 1er Mai avec en toile de fond un contexte mondial toujours inquiétant, les horreurs de la guerre qui se poursuivent en Ukraine, à Gaza et dans différentes régions du monde.
Le contexte international reste particulièrement menaçant et la guerre commerciale lancée par le président des États-Unis nourrit aussi les inquiétudes. D’autant que de guerre commerciale à guerre totale, souvent il n’y a qu’un pas. Plus que jamais, ce 1er Mai est l’occasion pour FO de rappeler les valeurs qui unissent : pain, paix, liberté !
Les manifestations de ce 1er Mai sont aussi l’occasion d’exprimer nos revendications. Revendications nourries par la dégradation des conditions de travail, les salaires qui stagnent, les suppressions d’emplois qui se multiplient, dans l’automobile, la chimie, la grande distribution, et tout le secteur du commerce qui souffre. Derrière les promesses de réindustrialisation et les effets d’annonce, c’est bien la désindustrialisation qui se poursuit. Créations d’emplois qui plafonnent, nombre d’ouvertures de sites en recul, production en baisse… Les annonces de délocalisation et de suppressions d’emplois par ArcelorMittal en sont une nouvelle illustration, elles sont d’autant plus choquantes que le groupe s’est engagé à mener des projets de décarbonation sur notre territoire, fortement soutenus financièrement par les pouvoirs publics. La conditionnalité des aides publiques aux entreprises, ce ne doit plus être qu’un slogan, cela doit devenir réalité, il en va de notre souveraineté économique et industrielle, mais c’est aussi un enjeu de cohésion sociale et territoriale.
L’exigence de solidarité ouvrière qui s’exprime ce 1er Mai, c’est aussi ce qui a permis la création de la Sécurité sociale il y a quatre-vingts ans. Nous célébrons cet anniversaire comme il se doit. Force Ouvrière en a été à l’origine. Elle l’a toujours soutenue, défendue… C’est un acquis des travailleurs qui organisent eux-mêmes leur solidarité, par leurs cotisations. Mais il faut rester sur nos gardes, car depuis quatre-vingts ans, la Sécu est un acquis sans cesse rogné, menacé… Depuis des années, c’est toujours la même petite musique pour dégager des économies sur la Sécu, alors qu’on la prive de ses ressources. Ce sont près de 80 milliards d’exonérations de cotisations sociales qui ne sont pas toujours compensées !
Le terrain qui est le nôtre, celui d’un syndicat libre et indépendant
Le gouvernement a dit avoir besoin de 40 à 50 milliards d’euros pour combler le déficit. Il cherche des économies partout. Le concours Lépine des mauvaises idées est lancé… On l’a vu avec la journée de solidarité, les jours de carence, la baisse de l’indemnisation des arrêts maladie, et, à nouveau, est évoquée une réforme de l’Assurance chômage pour indemniser moins longtemps les demandeurs d’emploi. Les efforts ne doivent pas peser sur les travailleurs alors que l’offensive sur le si généreux modèle social français trouve un regain de vitalité, avec pour idée centrale que les Français ne travailleraient pas assez. Cela s’appelle un « marronnier », qui fait son retour régulièrement pour taper toujours sur les plus nombreux.
Quelle que soit la forme que prendront les actions FO, meeting, rassemblement, manifestation, ce sera donc un 1er Mai sous le signe des revendications, sur le terrain qui est le nôtre, celui d’un syndicat libre et indépendant.