La presse a largement commenté la mise en sommeil de l’intersyndicale. Il fallait sortir de l’ambiguïté. Ne pas laisser croire que l’intersyndicale avait vocation à s’installer de manière permanente. L’intersyndicale ce n’est pas un nouveau syndicat, c’est un outil quand nous avons des revendications communes. Et cela a été un très bel outil pour contester la réforme des retraites sur le refus commun du recul de l’âge de départ et de l’allongement de la durée de cotisation. Pendant ces longs mois de mobilisation, nous avons appris à mieux nous connaître, à nous parler, à travailler ensemble. Quand cela sera nécessaire, s’il faut combattre de nouveaux reculs sociaux, nous serons prêts !
Mais ce bel outil, désormais nous pouvons le ranger dans la caisse à outils. En l’absence de revendications et de perspectives communes, il n’est plus nécessaire de chercher à se rencontrer chaque semaine pour maintenir coûte que coûte une intersyndicale sous perfusion. Les récentes négociations interprofessionnelles sur les retraites complémentaires et sur l’Assurance chômage l’ont montré, chacun négocie avec ses propres mandats et revendications et c’est bien normal. Certains signent, d’autres ne signent pas. Et de la même manière, nous nous engagerons dans les négociations et concertations à venir avec nos propres revendications, comme nous l’avons toujours fait. FO a toujours rejeté le syndicalisme rassemblé, qui porterait atteinte à la démocratie et ferait disparaître le pluralisme syndical.
Nous sommes toujours là et nous le prouvons chaque jour
Ce syndicalisme rassemblé nous a donné la loi sur la représentativité, que nous continuons à combattre mais qui s’applique. La volonté de la CGT et de la CFDT, qui avaient signé en 2008 la position commune sur les règles de représentativité, règles ensuite transcrites dans la loi, était bien de limiter le paysage syndical à un nombre restreint d’organisations. Mais elles n’y sont pas parvenues. Nous sommes toujours là et nous le prouvons chaque jour en cette période de renouvellement des CSE. Je peux citer Tokheim, Carrefour, Airbus, mais il y en a bien d’autres ! FO se maintient, progresse et nous enregistrons de nouvelles implantations, mais il faut que nous arrivions à nous implanter encore davantage.
Se maintenir et progresser, pour nous faire entendre. Par exemple, sur le Smic, alors que « le groupe d’experts » publie un énième rapport pour re-commander de ne pas donner de coup de pouce et proposer la révision de son indexation pour en limiter les augmentations annuelles. Nous en aurons besoin : une petite musique commence à monter sur de nouvelles réformes du marché du travail alors que la conjoncture se dégrade et que l’objectif de plein emploi s’éloigne. Le ministre de l’Économie multiplie les ballons d’essai : reste à charge sur le CPF, réduction de l’indemnisation chômage des travailleurs seniors, remise en cause de la rupture conventionnelle, réduction de délai pour saisir les prud’hommes en cas de licenciement… La liste s’allonge, à chaque fois, pour s’en prendre à notre modèle social et aux droits des salariés. Nous sommes vigilants et prêts à com-battre tout nouveau recul social ! Sans ambiguïté…