En cinq mois, il y a eu aux manettes de la fonction publique Stanislas Guerini puis l’éphémère Guillaume Kasbarian et, depuis le 23 décembre, Laurent Marcangeli. Le ministre de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification a reçu en bilatérales, la première semaine de janvier, les huit organisations du secteur, dont FO-Fonction publique. Son secrétaire général, Christian Grolier, note que le discours ministériel n’est plus à la stigmatisation des fonctionnaires, lesquels, par une grève et des manifestations le 5 décembre, avaient réaffirmé leur refus des mesures austères les visant une nouvelle fois. En ce début 2025, il n’y a toujours rien de rassurant, souligne le militant. Et d’indiquer les craintes… On va payer le même niveau d’économies qui était demandé à la fonction publique par le précédent gouvernement.
Dans l’étau des économies visées…
De fait, si sont annoncés l’abandon de la suppression de 4 000 postes d’enseignants et celui de l’augmentation du nombre de jours de carence pour arrêt maladie, non seulement ces annonces sont en trompe l’œil mais d’autres mesures perdurent. Ainsi, celle consistant à abaisser de 10 % l’indemnisation de ces arrêts est maintenue et vient d’être votée par le Sénat. Est visée une économie de 900 millions d’euros par an. Plus largement, le gouvernement programme un abaissement des dépenses de l’État à hauteur de 23 milliards d’euros en 2025. Conséquences ? Aucun mot pour l’instant du ministre sur l’amélioration des salaires, et donc du pouvoir d’achat des 5,7 millions d’agents. Et ses plans esquissés semblent vouloir substituer certaines mesures d’économies précédemment prônées à de nouvelles. Le ministre a ainsi évoqué la possibilité de sortir la catégorie A (les cadres du public) du mécanisme de la Gipa (qui compense la perte de pouvoir d’achat face à l’inflation) et par ailleurs de créer une deuxième journée de solidarité (donc sans salaire). Rien n’est dit sur une hausse du point d’indice. Quant à l’ouverture de discussions pour l’amélioration des grilles indiciaires, qui tassées n’apportent plus d’attractivité aux carrières ― ce que constatait en décembre un rapport de France Stratégie ―, s’il n’en écarte pas l’idée, le ministre botte en touche et rappelle les préoccupations budgétaires, note encore FO-Fonction publique pour qui tout cela n’est pas satisfaisant.