Les salaires sont toujours à la peine dans la fonction publique. Rien d’étonnant en l’absence, pour l’instant, d’une mesure générale d’augmentation, sur 2024, et pour 2025. Et s’ajoute un nouvel affront. Alors qu’est revalorisé le Smic ― de 2 % au 1er novembre ―, le gouvernement a choisi d’utiliser l’indemnité différentielle pour simplement compenser l’écart entre le minimum de traitement des fonctionnaires et le Smic, à savoir 0,06 centimes, fulmine FO-Fonction publique. Cet affront n’est pas le seul.
Agenda surprise…
Tandis que le pouvoir d’achat de la valeur du point a reculé de 28 % en vingt ans, les agents sont menacés de la suppression de la « garantie individuelle du pouvoir d’achat », la Gipa, créée en 2008. Les syndicats ont découvert ce projet dans l’agenda social, proposant dix points de discussion, qui leur a été envoyé mi-octobre. Entre autres points, celui de l’attractivité des carrières fait bondir l’union interfédérale, alors même que tous les syndicats demandent depuis des mois l’ouverture de négociations salariales.
L’agenda social (sur lequel le ministère attend un accord de méthode) acte aussi la résurgence du projet de loi/réforme « pour l’efficacité de la fonction publique ». Un projet initié par l’ex-ministre Guerini et dont FO demande toujours l’abandon. L’administration (DGAFP) a toutefois déjà décidé d’une première réunion avec les syndicats le 12 novembre, tandis que le projet de loi de finances (PLF) porte de son côté son lot d’attaques contre les agents. Et le gouvernement compte en ajouter via le dépôt d’amendements. Ainsi, les crédits ministériels seraient plus drastiquement diminués que prévu, un millier de suppressions d’emplois pourraient s’ajouter au 2 201 (nettes) déjà annoncées par le PLF. Le 27 octobre, le gouvernement annonçait aussi ― pour une économie attendue de 1,2 milliard d’euros ― l’augmentation ― de un à trois ― du nombre de jours de carence en cas d’arrêts maladie et une moindre indemnisation de ces arrêts. Décidé en intersyndicale le 23 octobre, un courrier, rédigé par les huit organisations du public, a été adressé le 29 octobre au ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation publique, Guillaume Kasbarian. Depuis septembre, il n’a pas rencontré les syndicats, pointe Christian Grolier, le secrétaire général de FO-Fonction publique, qui le 28 octobre, sur France Info, soulignait la détermination des agents à se faire entendre. Nous sommes prêts à aller à la mobilisation, et par la grève, y compris.