L a crise ne fait pas taire les revendications des agents publics qui exigent toujours une reconnaissance salariale. Après avoir dû batailler, sur fond de pandémie, contre l’application du jour de carence en cas d’arrêt maladie, la mesure n’a pas été abrogée, comme le demande FO-Fonction publique, mais a fait l’objet d’une suspension le 21 mars 2020 (seulement en cas d’un arrêt pour Covid), prorogée depuis, et désormais jusqu’au 1er juin 2021. Pour les autres types d’arrêts, les agents publics subissent toujours une perte salariale, dénonce l’union interfédérale, pointant plus globalement la dégringolade
du pouvoir d’achat.
Une perte de pouvoir d’achat énorme
Le décrochage, indique Christian Grolier, le secrétaire général de FO-Fonction publique, a eu lieu depuis 2011, date du début du gel du point d’indice (base de calcul des salaires/traitements indiciaires) hormis sa hausse de 1,2 % en deux temps en 2016-2017. Et le gouvernement maintient encore ce gel cette année !
, s’insurge Christian Grolier. Or, entre janvier 2000 et décembre 2020, l’inflation cumulée est de 33,3 %. La perte de pouvoir d’achat pour les agents est donc énorme
, constate FO-Fonction publique, revendiquant 20 % d’augmentation immédiate de la valeur du point d’indice
, afin de retrouver la valeur réelle du point de janvier 2 000 en euros constants
. Pour l’instant, chaque mois, les salaires des agents des catégories A, B et C sont inférieurs de plusieurs centaines d’euros à ce qu’ils devraient être.
Contre-réformes : l’entêtement perdure
Cela revient à souffler le chaud et le froid. Le gouvernement indique que les aides
seront prolongées « tant que la crise durera », mais il évoque tout aussi régulièrement ses réformes à venir, telle celle sur les retraites, qu’il ressortirait bientôt de ses tiroirs, ou encore la loi 4D, nouvelle décentralisation de multiples compétences (routes, logement, santé…) par une désorganisation territoriale assortie notamment d’expérimentations, donc de différenciation des droits sur le territoire. On croyait le projet quasi mort-né, il sera peut-être présenté au printemps.
FO ne fléchira pas
La réforme des retraites, par création d’un régime unique par points, a quant à elle été largement rejetée par les travailleurs en amont de la crise et suspendue après une adoption en première lecture à coups de 49-3, donc sans débat. Pour le ministre de l’Économie cependant, dès la crise finie, il faudra une réforme
et accepter de travailler davantage
, car ce n’est plus tenable
si l’on veut continuer à pouvoir se payer
le coût
du système de protection sociale. Différentes études, chiffrées, dont celles du COR, ne disent pas cela. La réforme détruirait des droits et donnerait aux gouvernements demain la possibilité permanente d’agir sur l’âge de départ et le niveau des pensions
, s’insurge FO qui demande toujours son abandon. La confédération ne fléchira pas
et met en garde : Le gouvernement commettrait une grave erreur si, au terme de la crise sanitaire, il entendait ainsi en faire supporter le coût aux salariés.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly