L’attractivité de la fonction publique doit être améliorée, affirme depuis sa nomination en décembre le ministre du secteur, Laurent Marcangeli. Le même mois, un rapport de France Stratégie dédié au défi à relever afin de redorer le blason des carrières publiques, a souligné la crise actuelle, chiffres à l’appui. L’organisme vient aussi de publier en février une note d’analyse intitulée « Entrer et progresser dans la fonction publique ». Un focus qui illustre le rôle d’ascenseur social que peut avoir encore la fonction publique républicaine, vers laquelle se tournent davantage les personnes des milieux les plus modestes. Quoi qu’il en soit, l’attractivité reste à reconstruire. 15 % des postes offerts aux concours de la fonction publique d’État non pourvus en 2022, 21 % des lits de l’AP-HP fermés la même année, dont 70 % par manque de personnel, 64 % des collectivités territoriales indiquant au moins un champ professionnel en tension en 2023, rappelle France Stratégie, s’arrêtant sur le désamour envers les concours : Là où douze candidats se présentaient pour un poste offert aux concours de la fonction publique d’État dans les années 2000, ils ne sont plus que quatre aujourd’hui. Le ministre assure actuellement vouloir lancer un chantier sur l’accessibilité aux concours. Mais avec quelle perspective de carrière ?
La solution majeure : la hausse des salaires !
La dégradation de l’attractivité, analyse France Stratégie, a débuté il y a une quinzaine d’années… Autrement dit, dans les années 2010, marquées par des réformes (dont la RGPP) supprimant les effectifs, par l’entrée dans l’austérité salariale et dans une contractualisation de l’emploi, consacrée en 2019 par la loi de Transformation. Or, les recrutements de contractuels ne compensent pas la pénurie, laquelle menace d’impacter le remplacement des départs en retraite, souligne encore le rapport. Il faudrait donc actionner des leviers, entre autres pour la progression dans la carrière et pour le pouvoir d’achat. Bref, en finir avec le déclassement salarial du public. Pour France Stratégie, toutefois, la complexité du système de rémunération participe vraisemblablement au manque de lisibilité des perspectives salariales, et ce faisant, à la perte d’attractivité. Le refrain est connu. Il était même envisagé en 2024 de supprimer les catégories A, B et C ! De son côté, FO-Fonction publique, qui a combattu cette attaque du statut, ne cesse de rappeler que l’attractivité passe d’abord par la revalorisation du point d’indice, le rattrapage du pouvoir d’achat et l’amélioration des grilles. Or, la loi de finances pour 2025 va dans le sens contraire avec des mesures telles que le gel du point, le non-versement de la Gipa ou encore la baisse de l’indemnisation maladie. Et c’est donc sur la base d’un tel texte que le gouvernement Bayrou va parler d’attractivité de l’emploi public, fustige l’union fédérale FO.