FO réaffirme son attachement à la Sécu, qui fête ses 80 ans

L a Sécurité sociale, qui fête cette année ses 80 ans, est la cible de multiples attaques. Plusieurs intervenants ont rappelé à la tribune leur attachement à cette vieille dame de 80 ans, moderne amortisseuse de toutes les crises. Ils ont insisté sur l’importance d’une Sécu financée par les seules cotisations sociales, le salaire différé, pour respecter le principe fondamental selon lequel chacun contribue selon ses moyens et reçoit selon ses besoins.

Désormais, ces cotisations ne financent plus que 49 % des régimes de base. La part manquante, due aux exonérations de cotisations patronales, est complétée par l’impôt. Mais la compensation de ces exonérations par l’État n’est que partielle. En 2023, le manque à gagner pour la Sécu était de 19 milliards d’euros, soit une perte de recettes supérieure à son déficit cumulé.

Dans sa résolution, le CCN réaffirme son attachement à notre modèle de protection sociale collective qui a montré, crise après crise (sanitaire ou économique), son rôle protecteur. Il exige la fin des exonérations et le retour à un financement de la Sécurité sociale s’appuyant sur la cotisation, à la hauteur des besoins des assurés. Il condamne les lois de finances et de financement de la Sécurité sociale de 2025, qui continuent de considérer le service public et ses agents comme une variable d’ajustement budgétaire.

Alerte sur une austérité à bas bruit

Seule la cotisation ouvre des droits, tandis que les recettes nées de l’impôt n’ont pas de fléchage et peuvent être orientées selon les choix politiques. Actuellement, ont indiqué encore des militants lors de ce CCN, l’exécutif met sur le même plan le financement de l’économie de guerre et celui du social. Le niveau de prestations sociales est revu à la baisse. La loi de financement de la Sécu réduit déjà le plafond des indemnités journalières de 1,8 à 1,4 Smic, a ainsi alerté Frédéric Souillot. Le montant maximal des indemnités journalières est passé de 53,31 euros brut par jour à 41,47 euros pour les arrêts de travail prescrits depuis le 1er avril 2025. Devant le CCN, un militant a également évoqué la mobilisation récente des camarades de la Sécurité sociale, notamment contre le projet de suppression du service du contrôle médical. Une sécurité sociale où FO est désormais la première organisation syndicale au sein des organismes du régime général.

Pour FO, les nouvelles priorités budgétaires ne doivent en aucun cas conduire à plus d’austérité pour des politiques aussi essentielles que l’enseignement, la santé, la sécurité sociale, la solidarité ou les droits sociaux, a pointé Frédéric Souillot, alertant sur une austérité à bas bruit qui se déploie partout.

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