La fermeture du site logistique de FDG à Objat, en Corrèze, est confirmée, au 30 juin. Ce n’est pas vraiment une surprise pour les salariés, et ce malgré les promesses trompeuses de la direction. L’enjeu est désormais de trouver un repreneur et FO pousse la direction à agir en ce sens.
Pour les vingt-sept salariés de l’entreprise FDG à Objat, le couperet est tombé. Lors d’une réunion du CSE fin février, la direction du groupe spécialisé dans la commercialisation de produits non-alimentaires (textile, hygiène-beauté…) auprès du secteur de la grande distribution, a annoncé la fermeture du site, le 30 juin, après plus d’un demi-siècle de présence dans petite ville de Corrèze.
Un entrepôt vidé de son travail avant la fermeture
Pour les salariés comme pour Laurent Audredrie, délégué syndical FO, l’annonce n’a rien de surprenant. On avait posé la question en CSE à la fin de l’année 2023. La direction nous avait répondu que pour le moment, il n’était pas question de fermer le site. Or, elle a vite changé d’avis vu le dossier très complet qu’elle nous a présenté ensuite !… Autre élément qui a induit des soupçons, le manque d’investissements dans le bâtiment. Le site date de 1973 et il n’y a eu aucun investissement, malgré nos alertes, résume le militant. D’ailleurs, c’est notamment en évoquant des problèmes de chaudière que la direction argumente la fermeture du site. Le second devis que nous avons demandé est bien en deçà de celui qu’il nous a été présenté, souligne Laurent Audrerie.
Elisabeth Imberteche, secrétaire de l’Union départementale, n’a pas non plus été surprise de l’annonce de la fermeture. Depuis plusieurs années, FDG a supprimé des effectifs sur le site d’Objat. Pour le moins ! Alors que les salariés étaient plus d’une centaine lors de son ouverture, ils ne sont plus que 27 actuellement… Plusieurs activités ont été arrêtées, comme le conditionnement et les commandes venant d’Espagne, indique le délégué syndical. La direction voulait vider l’entrepôt de son travail avant la fermeture.
De son côté, la FEC-FO s’indigne : Accro aux plans sociaux, et tel un malade imaginaire, l’entreprise prétend que le site est vétuste et serait trop coûteux à mettre aux normes… souligne la fédération dans un communiqué. Et d’interroger : Où sont passés les millions du feu CICE (Crédit Impôt Compétitivité Emploi) et autres aides publiques ? Pas dans l’outil de travail ni dans les salaires !.
FO pousse à la recherche d’un repreneur
Lors d’une réunion du CSE, le 6 mars, la direction a présenté ces arguments. En bref, on nous a expliqué que le site était mal placé et que l’on ne servait plus à rien, indique Laurent Audrerie. Le fait est que le groupe FDG a construit un gros site près d’Orléans, après la fermeture de six sites sur dix sur tout le territoire. Mais pour le militant FO, 2e syndicat au sein de l’entreprise, il n’est pas question d’abandonner les vingt-sept salariés du site d’Objat. Nous ne sommes pas le syndicat majoritaire, mais nous sommes les seuls à essayer de faire quelque chose face à cette fermeture, appuie Elisabeth Imberteche. Étrangement, depuis que nous avons alerté la presse et communiquer sur la situation, la direction se montre davantage ouverte aux discussions, notamment pour la recherche d’un potentiel repreneur.
Pour la FEC-FO. Le groupe FDG doit respecter ses engagements, notamment auprès de la FEEF (Fédération des Entreprises et des Entrepreneurs de France) à travers son label PME+, la recherche de repreneurs dans l’intérêt des salariés et la sauvegarde des emplois doit être une priorité absolue pour l’entreprise. Et FO participera aux prochaines réunions en présence de représentants de la sous-Préfecture et de la Dreets. Nous allons aussi rencontrer le maire et le député, précise Laurent Audrerie.
Pour le délégué, il est important de trouver un repreneur et ouvrir ainsi la voie à un reclassement des salariés. Le groupe étant propriétaire des murs, il peut vendre les bâtiments. L’acquisition du site par une nouvelle entreprise permettrait alors de reprendre les salariés sur le site., et non de les abandonner à une mobilité forcée et compliquée pour eux. FO travaille actuellement en ce sens, poussant la direction à construire la meilleure solution possible pour les salariés.
FO demande une réelle négociation
De son côté, la FEC-FO dénonce des licenciements sans fondement sérieux et exige que la direction cesse son double langage avec les salariés et ses simulacres de négociations avec les organisations syndicales. Ces négociations, Laurent Audrerie entend qu’elles aient un contenu concret et qu’elles aboutissent. Et souligne le militant, Si aucun repreneur n’est trouvé, nous nous battrons pour que chacun des 27 salariés partent avec dignité. Si certains sont proches de la retraite, la plupart ont entre 10 et 20 ans d’ancienneté, et n’ont travaillé que chez FDG.
La direction a fait des propositions de conditions de départ selon l’ancienneté : quatre mois de salaires pour les salariés ayant entre 1 et 10 ans d’ancienneté et jusqu’à quatorze mois pour ceux qui sont restés 25 ans ou plus dans l’entreprise. En termes de mesures supra-légales, FO demande 100 000 euros pour chaque salarié.