À l’issue d’un bras de fer de plus de cinq semaines, après le refus de FO, majoritaire, de signer le projet de plan social lié à la suppression de 677 postes sur le site ExxonMobil de Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime), la direction rouvre les négociations.
« La » patience et le combat paient ! Le syndicat FO d’ExxonMobil France ne cachait pas sa satisfaction le 12 septembre, à l’issue d’une réunion avec la direction de la filiale française du pétrolier américain : celle-ci a annoncé sa décision de rouvrir les négociations sur le projet de plan social lié à la suppression de 677 postes, dans le cadre de la fermeture de l’essentiel des unités chimiques de Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime). Sans préjuger de l’issue de cette négociation, qui a démarré le lundi 16 septembre, le soulagement était tangible parmi les salariés du site, où 400 d’entre eux font grève depuis l’ouverture des négociations sur le plan social le 24 mai. Le bras de fer engagé depuis lors a connu son apogée cet été.
Chantage à la signature
Après le refus de FO, majoritaire, et de tous les syndicats de signer le 6 août le projet de PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi) qu’ils jugent insuffisant au regard des bénéfices nets du groupe mondial (36 milliards de dollars en 2023), la direction a joué son va-tout. Elle a annoncé repousser la date limite pour signer ce plan social, mais sans rouvrir les négociations et tout en soumettant à l’administration du travail un projet unilatéral de PSE moins-disant. Lequel s’appliquerait, en l’absence d’accord syndical majoritaire, sur le premier projet négocié. Le durcissement des conditions d’accès aux mesures d’âge, contenu dans ce projet unilatéral, empêcherait 123 salariés de partir en retraite anticipée. Ils seraient licenciés !, confie Pierre-Antoine Auger, délégué syndical central FO, dénonçant un chantage à la signature.
Sauf que l’administration du travail a mis le holà, en pointant notamment des mesures d’accompagnement trop faibles. Début septembre, elle a conseillé à ExxonMobil France de revoir son projet unilatéral de PSE, sous peine de ne pas le valider ! En acceptant de rouvrir les négociations, le jour où le processus d’information-consultation des représentants du personnel est censé s’achever, la direction accède à la revendication de FO, bien déterminée à améliorer le premier projet de PSE.