Depuis quelques semaines déjà, FO pointe le concours Lépine des mauvaises idées en matière de réduction supplémentaire des dépenses publiques en 2026. À l’évidence, le concours se poursuit et même bat son plein. Ainsi en est-il de l’idée, pour l’instant développée par le Medef et le président du COR, de supprimer aux retraités imposés l’abattement de 10 % (instauré en 1978 par équité face aux modifications du calcul de l’impôt sur le revenu). Fin mars, huit unions de retraités, dont l’UCR-FO, fustigeaient un discours qui vise à livrer les retraités à la vindicte publique en les traitant de nantis et de privilégiés (…). Le gouvernement tente de diviser en stigmatisant, (…) pour continuer d’exonérer les très riches d’impôts et de cotisations. La Cour des comptes, estimant en substance que les retraités français peuvent supporter que leurs pensions soient plus faiblement revalorisées, et surtout que les hausses soient inférieures à celle – actuellement très modérée – des salaires, propose elle une désindexation des pensions de l’inflation. Il s’agirait alors d’ une indexation (…) tenant compte de l’évolution des salaires d’une part et de l’évolution du ratio entre le nombre de retraités et les cotisants d’autre part. (…) Une fois le système équilibré (ce qui peut nécessiter d’agir sur d’autres paramètres comme l’âge de départ ou le taux de cotisation), un tel mécanisme garantit une forme de stabilité au système des retraites, indique la rue Cambon.
La Sécu particulièrement visée
D’autres idées fusent, ainsi le patronat de la CPME préconise une hausse de la durée du travail, laquelle financerait une retraite par capitalisation. Il prône aussi, vieille lune, une TVA sociale, visant ― toujours pour alléger le coût du travail ― à substituer aux cotisations sociales une taxe inique, puisque touchant riches et pauvres sans distinction. La Cour des comptes, elle encore, propose un mécanisme mêlant une moindre prise en charge des frais de santé par la Sécu et un reste à charge augmenté qui serait à régler, ou pas, en fonction de ses revenus. Une différenciation entre assurés sociaux qui va à l’encontre du principe d’égalité des droits à la sécurité sociale. Le gouvernement pointe quant à lui la très grande dérive des arrêts maladie et appelle à une responsabilité accrue des salariés. Tout en concédant que certaines conditions de travail ont un effet sur les arrêts. Si aucune mesure visant les arrêts n’a été annoncée pour l’instant, l’histoire récente a montré ― dans la fonction publique notamment ― que la recherche d’économies peut amener, par exemple, à la décision injuste d’un allongement du nombre de jours de carence… Avant que, face à la détermination syndicale, celle de FO en tête, le gouvernement ne soit contraint d’y renoncer.