Si les négociations pour un nouvel accord social patinaient depuis mai, une grève de trois jours a eu raison des réticences du patronat : 45 000 dockers américains, emmenés par leur syndicat ILA, ont paralysé début octobre trente-six ports de la côte Est des États-Unis. Signe de l’immense besoin de revalorisation salariale de cette profession, les dockers ont obtenu une augmentation de 62 % étalée sur six ans. Le contrat-cadre actuel a été prolongé jusqu’au 15 janvier, afin de poursuivre les négociations sur d’autres points qui bloquent encore, notamment les garanties contre les pertes d’emplois liées à l’automatisation. Chez l’avionneur Boeing, la grève ne connaît pour l’instant aucun dénouement. Depuis un mois, plus de 33 000 machinistes affiliés au syndicat IAM sont en grève dans le nord-ouest du pays, afin d’obtenir une augmentation salariale de 40 % sur quatre ans – l’employeur refuse toujours d’aller au-delà de 30 %. Le conflit continue de s’enliser : le 8 octobre, la direction de Boeing a retiré sa dernière offre faite aux grévistes.