Dans le département ultramarin, le prix des produits alimentaires est 40 % plus élevé qu’en métropole, alors que plus d’un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté. Pour FO, la problématique doit être abordée de manière macroéconomique.
Chaque jour, les prix augmentent : l’alimentation, le logement, l’énergie… Comment continuer à enseigner, à guider nos élèves dans un contexte où les inégalités se creusent et où nous-mêmes avons du mal à joindre les deux bouts ?, alertait le SNETAA-FO de Martinique, représentant les professeurs de lycées professionnels, dans un appel à la mobilisation contre la vie chère, le 26 septembre. Leur exigence : que chaque travailleur puisse vivre dignement de son salaire.
Cet appel illustre le mécontentement de tous les travailleurs martiniquais face à la cherté de la vie. Dans ce département ultramarin, les prix des produits alimentaires sont en moyenne 40 % plus élevés qu’en métropole, selon une étude de l’Insee datant de 2023. Ce n’est qu’une moyenne, certains produits peuvent être 200 % plus chers, précise Éric Bellemare, secrétaire de l’union départementale FO.
Une multiplication d’intermédiaires
Plusieurs facteurs expliquent cette situation. Tous les biens importés – et ils sont nombreux ― subissent l’octroi de mer, une taxe dont le produit participe au financement des collectivités locales. On retrouve aussi, tout au long de la chaîne d’approvisionnement, une multiplication d’intermédiaires qui tous engrangent des marges, alors qu’ils appartiennent souvent à la même holding, ajoute le militant.
La lutte contre la vie chère ne passe pas seulement par le prisme du prix, cela requiert aussi de faire un examen macroéconomique de la situation, poursuit Éric Bellemare. On doit observer les marges, le transport maritime, les aides en faveur de la continuité territoriale, la fiscalité… Plus que jamais, le militant exige la mise en œuvre des revendications de la confédération FO autour de la hausse du pouvoir d’achat, avec notamment une revalorisation du Smic afin de le porter à 80 % du salaire médian.
Il y a de plus en plus de salariés et de fonctionnaires qui émargent aux associations d’aide alimentaire, 28 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, c’est inadmissible, poursuit-il.
Autant d’éléments qu’Éric Bellemare a livrés au conseiller de l’Outre-mer, qu’il a rencontré le 30 septembre à Paris.
Le SNETAA en Martinique mobilisé contre la vie chère ! pic.twitter.com/TP5IJ9IB0o
— SNETAA-FO (@SnetaaFO) September 26, 2024