L’année 2018 aura marqué FO, placée opportunément sous l’exergue* du clip vidéo commémorant les 70 ans de la Confédération générale du travail Force Ouvrière.
Les principes de liberté et d’indépendance de notre confédération syndicale ne pouvaient être mis en cause par des pratiques condamnables et nos statuts ont révélé leur force et leur modernité. En un mois, nous avons su prendre, collectivement et démocratiquement, les mesures pour remédier, sans conteste, à ce qu’il faut bien appeler une crise. Aux journalistes et autres interlocuteurs qui se souciaient, ou faisaient mine de se soucier, des traces qu’elle pourrait laisser, nous avons pu affirmer que FO était à nouveau « en forme et en force ».
Nous avons, bien sûr, été immédiatement interpellés à propos du mouvement des gilets jaunes. Il trouve son origine dans les fins de mois difficiles, les petits salaires, la précarité, le chômage, les pensions qui ne suffisent pas à faire face au coût de la vie quotidienne, le sentiment d’abandon et les inégalités que nous dénonçons de longue date. Des salariés ont pu s’en saisir espérant se faire mieux entendre.
Pour autant, il n’est pas l’échec des syndicats.
Durant la même période ont eu lieu les élections professionnelles dans la Fonction publique. Elles parlent d’elles mêmes. Ainsi 2,4 millions agents de la Fonction publique, titulaires et contractuels, ont apporté leurs suffrages aux syndicats. FO, qui a conservé sa place de première organisation dans la Fonction publique de l’État et a conquis la deuxième dans la Fonction publique hospitalière, a recueilli 438 500 voix, qui s’ajoutent aux 818 393 voix portées sur ses listes dans les entreprises privées au cours du cycle 2013-2016.
Au total plus de 1,250 millions salariées et salariés ont ainsi estimé nécessaire et utile de soutenir FO.
Bien sûr nous devrons travailler à améliorer le taux de participation.
Mais nous n’avons en rien à rougir de notre représentativité.
Être adhérent FO ce n’est pas s’abonner à une mailing liste ou à un réseau, dit social, sur internet. Ce n’est pas un mouvement d’humeur. Ce n’est pas faire un don à une œuvre de bienfaisance – ce qui est en soi louable.
Être adhérent FO, c’est s’acquitter régulièrement d’une cotisation, c’est participer aux réunions de son syndicat pour être partie prenante de son action, c’est prendre la responsabilité de représenter les membres du syndicat ou ses collègues salariés lorsque l’on s’engage un peu plus. Chaque adhérent peut en être fier, à un moment où à l’engagement se substituent trop souvent le désenchantement, la colère vaine ou l’invective, quand ce n’est pas l’insulte, couverts par l’anonymat et l’irresponsabilité.
Pour autant, nombre de salariés ne sont pas ou sont insuffisamment représentés, notamment dans les petites ou très petites entreprises, ou encore les salariés en situation de précarité, à temps partiel, en cdd ou intérim, à petit salaire, en situation de chômage.
Doubler le nombre de nos adhérents est un objectif que nous devons nous fixer.
Pour y parvenir il nous faut démontrer notre utilité et notre efficacité auprès de celles et ceux qui sont éloignés du syndicat et faciliter leur adhésion.
2018 fut aussi une année de congrès confédéral, celui de nos syndicats. Notre feuille de route demeure plus que jamais la justice sociale. Nos orientations et revendications ont été réaffirmées et actualisées pour les salaires, les pensions et retraites, pour la sauvegarde de la protection sociale collective et du service public républicain, pour l’égalité – en particulier entre les femmes et les hommes – et le refus des inégalités, pour une transition écologique juste socialement, pour le droit de négociation collective et la liberté syndicale…
Alors, libres et indépendants, en forme et en force, meilleurs vœux pour 2019 !
* « Si l’homme veut être une personnalité libre, les organisations qu’il constitue doivent être des organisations libres » Léon Jouhaux
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly