Il y a cinq ans, en pleine pandémie de Covid-19, les jeunes ont été particulièrement frappés par la crise sanitaire et économique. Avec le confinement, en 2020, le taux d’emploi des 15-24 ans chutait de 1,1 point, à 28,9 %. Leur taux de chômage augmentait plus que pour les autres actifs, atteignant 21,5 % en 2020, selon la Dares. Pour éviter le décrochage de toute une génération, le gouvernement lance, en juillet 2020, le plan « un jeune, une solution » de 6,5 milliards d’euros sur deux ans. Il prévoit 615 000 places dans des dispositifs d’accompagnement, de formation et d’insertion. L’exécutif annonce une hausse de 50 % des entrées dans le dispositif garanties jeunes des missions locales (150 000 entrées prévues en 2021), 210 000 places supplémentaires sur deux ans pour l’accompagnement intensif jeunes (AIJ) géré par Pôle emploi. Pour doper l’emploi, l’exécutif relance les contrats aidés, dont 100 000 places en parcours emploi-compétences (PEC) sur deux ans. Pour les moins de 26 ans, une aide à l’embauche de 4 000 euros est créée pour un contrat de plus de trois mois, pour un salaire allant jusqu’à 3 000 euros (ce seuil sera ramené à 1,6 fois le Smic en mai 2021). Cette prime aux employeurs, initialement prévue sous forme d’exonérations de cotisations, donnera lieu à une compensation de cotisations, à la demande des syndicats. Enfin, une aide spécifique est créée pour les employeurs embauchant un jeune en alternance, allant de 5 000 euros pour un jeune de moins de 18 ans à 8 000 euros pour un majeur.
Effet biaisé des aides
Si FO jugeait un plan jeunes nécessaire face à la pandémie, plutôt qu’une politique par à-coups dans l’urgence, elle défendait un plan global pour la jeunesse, et une réflexion globale sur la structuration de l’emploi en France. Elle appelait aussi à un contrôle des aides pour éviter les effets d’aubaine. La Dares a d’ailleurs dressé un bilan mitigé de l’aide à l’embauche des jeunes de 22 à 25 ans. Celle-ci aurait permis d’augmenter de 7 % l’emploi en CDD ou en CDI au deuxième semestre 2020, soit 60 000 emplois supplémentaires. Mais au détriment de contrats plus courts (CDD de moins de trois mois, intérim). Pour la Dares, cette prime n’aurait donc pas contribué à augmenter le taux d’emploi global des jeunes de 22 à 25 ans, qui s’élevait à 53 % sur cette même période. Quant à l’aide à l’apprentissage, un rapport de France Stratégie estime qu’elle aurait permis de créer 80 000 contrats d’apprentissage en plus en 2020. Mais ces contrats en forte hausse, qui dépassaient le cap des 500 000 en 2020, ont surtout bénéficié aux bac+2 ayant le moins de difficultés à s’insérer, tempère la Cour des comptes dans un rapport sur le plan jeunes. Si ce plan a sans doute permis aux jeunes d’encaisser le choc, leur emploi reprendra surtout des couleurs en 2021, avec la reprise du marché du travail. Le taux d’emploi des 15-24 ans remonte alors à 32,3 %, leur taux de chômage reculant à 16,1 %, selon la Dares. Du mieux. Sauf que le taux de chômage des jeunes reste toujours chroniquement élevé cinq ans après le Covid : il s’élevait à 19,7 % au troisième trimestre 2024.