Les attaques contre les travailleurs sont frontales, le rouleau compresseur continue d’avancer avec des licenciements, des fermetures et des destructions méthodiques de l’industrie et des services publics, a dénoncé devant le CCN Rachel Messousse de l’UD du Doubs. Chez Peugeot Japy, équipementier automobile, un PSE est en cours. Le site comptait 600 salariés en 2013, il n’en resterait que 66 après le PSE. Vincent Delauge, pour la Haute-Loire, faisait part de son indignation face au saccage sans nom de l’industrie et des emplois dans le département, avec 90 emplois supprimés chez Valeo, la fermeture de l’usine Delpeyrat à Brioude, la suppression de 34 emplois aux papeteries d’Espaly ou encore la fermeture de l’entreprise de chaussures de Boissy… Chez Merck, les salariés de Martillac, en Gironde, se sont mis massivement en grève le 8 avril à l’appel de deux syndicats dont FO contre la fermeture du site pharmaceutique et 106 licenciements. Le groupe affiche pourtant une santé financière solide avec un bénéfice net de 2,8 milliards d’euros en 2024, a pointé Sylvia Veitl, de la fédération FO-Pharma.
Il y a une constante, les salariés et les fonctionnaires se battent pour ne pas se laisser dépouiller, a souligné de son côté Michel Le Roch, de Loire-Atlantique, saluant les camarades qui se sont battus avec courage contre les licenciements dans le département, ainsi chez Saunier-Duval, fabricant de pompes à chaleur, ou encore chez le spécialiste des fixations pour couches-culottes, l’entreprise Applix. Angélique Bruneau (FGTA) évoquait l’affaire des droits de douane avec la Chine impactant la filière du Cognac (70 000 salariés), cela par le risque d’une délocalisation partielle de l’embouteillage. Pour l’instant, grâce aux actions de la FGTA, soutenue par la confédération, on a gagné trois mois, mais ce n’est qu’un report.
Le service public n’est pas épargné. Au ministère des Finances, quelque 1 500 agents vont être déployés pour lutter contre les 100 milliards d’euros de fraude fiscale annuelle. Mais ils le seront par redéploiement, a souligné Pascaline Kerhoas pour FO-Finances. En 2025, Bercy et la Direction générale des finances publiques ont perdu 523 postes. Cela s’ajoute aux 35 000 suppressions d’emplois entre 2009 et 2025 dans les ministères économiques et financiers, soit un tiers des effectifs.
Grèves victorieuses à l’hôpital
Dans le secteur public hospitalier, au CHU de Clermont-Ferrand, les personnels des services de soins ont mené une grève et des actions pendant plusieurs semaines contre la réorganisation forcée et ils ont fait aboutir la plupart de leurs revendications, s’est quant à elle félicitée Pascale Guyot, du Puy-de-Dôme. Dans ce même département, les agents ont réussi, par leur mobilisation, à stopper la fermeture de 20 lits à l’Ehpad d’Aigueperse. Dans le Val-de-Marne, la grève a permis de remporter des victoires aux urgences pédiatriques de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre et à l’hôpital de Villeneuve-Saint-Georges.
Ludovic Durand, de Lozère, a dénoncé, lui, une saignée de la santé publique. Les effectifs hospitaliers fondent. Des personnels sont épuisés, des soignants fuient, non par manque de vocation mais parce que les conditions de travail sont devenues intenables, a-t-il expliqué. La mobilisation pour l’obtention de moyens concerne aussi le secteur de l’enseignement, alors que 5 000 fermetures de classes sont programmées pour la rentrée 2025. Cela fait deux mois que nos syndicats se mobilisent à fond avec les personnels et les parents d’élèves contre les suppressions de classes, a ainsi rappelé Clément Poullet de la FNEC-FO.