Les élections professionnelles dans les entreprises de moins de 11 salariés se dérouleront dans trois mois. Près d’un tiers des personnels des études notariales seront appelés aux urnes. Coup de projecteur sur un secteur méconnu mais en pleine expansion, où FO est majoritaire.
Les élections dans les très petites entreprises (TPE) de moins de 11 salariés se dérouleront du 22 mars au 4 avril 2021. En ajoutant les salariés du particulier employeur, près de 4,5 millions de personnes sont appelées à voter pour choisir leurs représentants. Les résultats de ce scrutin, organisé sur sigle, sont pris en compte pour le calcul de la représentativité syndicale. Pour informer ces salariés souvent isolés, FO a mis en place, depuis plusieurs années, un site Internet dédié (www.info-tpe.fr) qui comporte beaucoup de réponses sur les questions de droit, d’emploi, les conditions de travail et les salaires.
Le notariat en France c’est 6 500 études, près de 15 000 notaires et 60 000 salariés : clercs de notaire, formalistes, secrétaires, réceptionnistes, comptables-taxateurs… Environ 18 000 salariés travaillent dans des entreprises de moins de 11 salariés (TPE). Le clerc, collaborateur du notaire, est un technicien du droit qui est chargé de rédiger les actes (dossiers de succession, ventes immobilières…) mais peut aussi recevoir la clientèle ou récolter les signatures.
La fédération générale des clercs et employés de notaire FGCEN-FO est la première organisation syndicale dans la profession, avec 34 % des voix aux élections professionnelles. Elle défend les salariés depuis des générations puisqu’elle a tenu sa première AG en… 1927 ! C’est elle qui a créé la caisse de retraite des clercs CRPCN, une caisse excédentaire et qui s’autofinance
, souligne Serge Baumann, vice-président FGCEN-FO. FO est aussi à l’origine de la mutuelle MCEN, de l’institut paritaire de formation professionnelle Inafon, ainsi que des comités mixtes ou œuvres sociales. Ces dernières sont financées par des cotisations patronales et permettent, en l’absence de comité d’entreprise dans les études de petite taille, de verser des aides exceptionnelles aux salariés.
Progression sociale et salariale
Les principales revendications de FO pour ces professions concernent la progression sociale et salariale, les conditions de travail et la rémunération. L’une des difficultés pour le syndicat est d’entrer en contact avec les salariés des TPE. Même s’ils sont en burn-out, quand ils travaillent dans une petite étude de trois ou quatre personnes à l’esprit paternaliste, ils ont parfois peur de nous appeler, déplore Serge Baumann. Mais nous pouvons les aider.
Beaucoup de clercs sont en surcharge de travail.
Le secteur peine à recruter, un dynamisme en partie dû à l’essor de l’immobilier. Les écoles et l’université ne suffisent plus à répondre à la demande, ajoute-t-il. Nous ne sommes pas contre la mise en place de l’apprentissage, mais deux ans de formation ça ne suffit pas. Pour donner envie de venir aux jeunes, il faut aussi un plan de carrière et une progression sociale à la clé, avec des formations certifiantes et qualifiantes.
Pour l’avenir, le militant FO redoute une évolution vers des études uniquement composées d’un notaire et de petites mains. La FGCEN-FO s’est ainsi battue contre la création du notaire salarié, un être hybride
qui tout doucement prend la place des clercs de notaire habilités, échelon le plus élevé de la profession.
FO milite aussi dans les instances paritaires pour des salaires en adéquation avec le chiffre d’affaires des notaires. Les années de vaches grasses, proposer une augmentation de 1 %, c’est inadmissible, on ne signe pas
, ajoute-t-il.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly