Éhpad en grève, Laurent Perrié de Pia : « Nous manquons cruellement d’effectifs »

Ehpad en grève. Agent hospitalier et secrétaire de FO, L. Perrié sera demain à Arles-sur-Tech.

Laurent Perrié, agent hospitalier, secrétaire du syndicat Force ouvrière de l’Éhpad (Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de Pia, représentant du personnel et secrétaire départemental adjoint Force ouvrière santé, fera partie du mouvement de grève national des Éhpad mardi 15 octobre. Le syndicat manifestera à Arles-sur-Tech de 9 h à 17 h. Il répond à nos questions.

 

Que revendiquez-vous dans ce mouvement national ?

Nous manquons cruellement d’effectifs, c’est le fer de lance de la mobilisation du 15 octobre. Le calcul du ratio d’encadrement actuel pour les Éhpad ne reflète pas la réalité du terrain. Le plan « Solidarité grand âge » préconisait, pour 2012, le ratio d’un personnel pour un résident pour les établissements ayant un fort taux de dépendance. Nous sommes loin du compte, ce qui entraîne des conséquences dans la prise en soin du résident, mais également sur la santé mentale et physique des agents. On s’aperçoit qu’il y a un manque d’attractivité pour la profession, jugée difficile, sans reconnaissance, mal rémunérée et où les risques d’accidents du travail sont élevés, sans parler du turnover élevé et des reconversions massives. Depuis 2016 les statistiques des Éhpad ont dépassé celles du BTP. Nos revendications sont donc très claires : plus de personnel et une augmentation des salaires.

Comment sont vos conditions de travail dans l’Éhpad de Pia ?

Notre Éhpad a été sous-doté dès son ouverture en terme de personnel. Sur cette question, rien ne bouge malgré nos rendez-vous réguliers avec les autorités de tutelle, Agence régionale de santé (ARS) et conseil départemental. Notre syndicat local revendique une augmentation globale des effectifs : aide-soignant et agent des services hospitaliers qualifiés.

 

« Se passer la patate chaude d’un mandat à l’autre »

 

Qu’attendez-vous à moyen et long terme ?

Le manque de réponse concrète par le politique porte un nom : la maltraitance institutionnelle. Il faut mettre un terme à cette triste pantalonnade politicienne qui consiste à se passer la patate chaude d’un mandat à l’autre afin d’éviter le sujet. Nous voulons des actes et pas des déclarations de principe pompeuses.

Autre chose à ajouter ?

Le caractère héliotropique de notre territoire va engendrer un mécanisme d’augmentation des retraités, nouveaux venus ou natifs, ce qui va poser la question de la prise en charge d’un nombre croissant de personnes âgées dépendantes. D’autre part, nous sommes le département le plus pauvre de France et nous observons un phénomène de précarisation des agents dans le secteur de la santé avec une augmentation des CDD et une baisse considérable des titularisations, dans un secteur pourtant sous tension.

 

L’Indépendant – 2 octobre 2019 – Di Fraja Nelly

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