Réforme du bac, manque de moyens, notamment en termes de postes, encore plus criant en ces temps de crise sanitaire, insuffisance des revalorisations salariales dont sont exclues plusieurs catégories de personnels… Les motifs de mécontentement étaient nombreux pour cette journée de grève nationale.
Enseignants du premier et du second degrés, CPE, Psychologues de l’Education nationale, mais aussi personnels administratifs, techniques et médico-sociaux, AED (assistants d’éducation) et AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap), ils étaient 8 000 à Paris à l’appel de l’intersyndicale, dont la Fédération nationale de l’Enseignement FO (FNEC FP-FO) pour dénoncer un manque de moyens, amplifié par la crise sanitaire, mais aussi des suppressions de postes injustifiées et des salaires en berne dans un contexte tendu pour l’école.
Le cortège parisien s’est ébranlé de Luxembourg jusque sous les fenêtres du ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, qui avait lancé, en octobre 2020, le « Grenelle des enseignants » pour rendre sa copie en février. FO, entre autres, avait décliné l’invitation, dénonçant les remises en cause statutaires qu’il contient : RH de proximité, renforcement de l’accompagnement PPCR, formation et évaluation par les pairs
, pilotage par l’évaluation, fusion des corps d’inspection, réforme de la direction d’école, réforme des concours…
Malgré la météo hivernale et la pandémie, ils étaient 1000 à Toulouse et à Clermont-Ferrand, 1000 encore à Rennes, nombreux aussi à Marseille, Bordeaux, Grenoble, Lille, Strasbourg, ou Lyon. Tous demandent une réelle revalorisation des carrières par l’intégration des 49 points d’indice nets supplémentaire dans la grille de tous les personnels titulaires et 183 euros nets supplémentaires pour les contractuels, sans contrepartie ! Ainsi que l’ouverture immédiate de négociations en vue d’un rattrapage de la perte de pouvoir d’achat subie depuis 2000, soit 20% d’augmentation de la valeur du point d’indice.
Un mouvement soutenu par les chefs d’établissement
Le syndicat FO des personnels de direction, ID FO, avait, dans un communiqué, indiqué son soutien à cette mobilisation : Face à la dégradation de nos conditions de travail, amplifiée par la crise sanitaire, des revalorisations de carrière qui ne sont pas à la hauteur de nos attentes, des conditions dans lesquelles nous devons préparer la rentrée avec des suppressions de postes d’enseignants et une augmentation massive du taux d’heures supplémentaire, IDFO soutient le mouvement de grève du 26 janvier et appelle les personnels de direction à n’assurer ce jour-là que la sécurité des personnes et des biens.
Une réforme du bac qui ne passe pas
La décision du ministre de l’Éducation nationale de remplacer les épreuves de spécialité du nouveau baccalauréat, normalement prévues en mars, par du contrôle continu a mobilisé aussi contre elle. Une décision aux antipodes de la demande des organisations syndicales engagées dans la grève nationale du 26 janvier. Pour elles, non seulement le contrôle continu doit au contraire être abandonné dès cette année, mais elles revendiquent le rétablissement des épreuves terminales, nationales, ponctuelles et anonymes, garantes de la valeur nationale du diplôme et de l’égalité des candidats face à l’examen
. Une revendication fortement portée par la FNEC FP-FO pour laquelle le contrôle continu est un vecteur d’inégalité renforcée et généralisée alors même que 70% des lycéens n’ont, aujourd’hui, que la moitié de leur cours.
Pour le SNFOLC, syndicat FO des enseignants du second degré, des mesures immédiates auraient pu être prises depuis des mois : le dédoublement des cours, le recrutement de centaines d’enseignants, en prenant toutes les listes complémentaires. Le ministre devait dans cette période inédite, renoncer, dès la rentrée de septembre, aux spécialités de la réforme des lycées pour donner toutes les heures d’enseigne¬ment et renoncer à ces nouvelles épreuves
.
Une inquiétude forte quant à la loi 4D
Tout aussi concernés et présents dans les cortèges, les personnels de santé scolaire et de service social, qui se sont fortement mobilisés pendant la crise sanitaire, étaient là pour faire part de leurs inquiétudes sur le devenir de la médecine scolaire et s’opposer au projet de loi 4D qui organise son transfert aux collectivités territoriales (aux départements en l’occurrence), projet de loi qui envisage également de placer sous une double tutelle hiérarchique État/collectivité territoriale les gestionnaires des collèges et lycées. Pour la FNEC FP-FO, ce nouvel acte de décentralisation ne ferait qu’accélérer la territorialisation de l’Ecole
. Elle revendique au contraire le maintien de tous les personnels au sein du ministère de l’Education nationale.
Zoom sur le projet de loi 4DLe projet 4D, pour Le projet vient après les diverses lois de décentralisation qui ont notamment déjà multiplié les transferts de compétences aux collectivités, effectué une nouvelle organisation territoriale de la République (loi NOTRe) ou encore déstructuré les services déconcentrés de l’État. Pour FO, une |
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly