Les personnels de l’éducation nationale sont appelés à se mobiliser jeudi 1er février pour défendre leurs conditions de travail, indissociables de bonnes conditions d’apprentissage des élèves. Par cette grève, ils rappellent l’urgence de rendre toute son attractivité à ce secteur public.
Après le succès de la grève enseignante du 25 janvier, FO appelle à accentuer la pression sur le ministère de l’Education nationale. A l’appel d’une intersyndicale, les fonctionnaires du secteur sont appelés à faire grève et à manifester jeudi 1er février. Conditions de travail dégradées, exigence d’inclusion de tous les élèves mais sans moyens, faiblesse des salaires… Leur constat est sans appel, la situation de l’enseignement public ne fait que se détériorer, et l’attractivité du secteur s’en ressent.
Il est encore temps de renoncer aux suppressions de postes pour permettre notamment d’alléger les effectifs par classe mais aussi d’assurer les remplacements , plaide le communiqué de l’intersyndicale à l’heure où la nouvelle ministre, Amélie Oudéa-Castéra, a pris ses fonctions en fustigeant les paquets d’heures pas sérieusement remplacées dans les établissements publics.
Contre l’inclusion à outrance et sans moyens
Pour la première fois, l’ensemble de l’intersyndicale s’aligne sur les positions historiques de FO concernant l’inclusion systématique des élèves en situation de handicap à l’école. Elle estime que l’enseignement spécialisé doit être défendu et que l’acte II de l’école inclusive doit être abandonné. Il est urgent que les AESH bénéficient d’un véritable statut et de salaires revalorisés. Nous allons nous saisir du mouvement du 1er février pour déposer des revendications chiffrées auprès des DASEN et des recteurs , affirme Clément Poullet, secrétaire général de la Fédération nationale de l’enseignement, de la culture et de la formation professionnelle (FNEC-FP-FO).
Les organisations syndicales réclament par ailleurs le retrait du projet de réforme du lycée professionnel, qui se résumerait à un triste mantra : moins d’école, plus d’entreprises . Les mesures dites Choc des savoirs , annoncées par l’ancien ministre Gabriel Attal, suscitent, elles aussi, la colère des enseignants car elles accentuent le contrôle de l’État sur leur travail, au détriment de leur liberté pédagogique, et en aggravant les inégalités entre élèves. La dégradation des conditions de travail, la perte du sens du métier doivent être pris au sérieux , prévient le communiqué intersyndical.
Perte de moyens, perte de sens
L’intersyndicale estime que le Pacte enseignant, dispositif instauré à la rentrée 2023, et censé permettre aux enseignants d’assurer des missions en échange d’un complément de salaire, est un échec qui a eu en outre eu pour effet de profondément diviser les équipes . Il est rejeté unanimement , assure Clément Poullet. Afin de pallier en partie la perte de pouvoir d’achat subie par les enseignants depuis des décennies, FO réclame une augmentation immédiate de 10% de la valeur du point d’indice.
Début janvier, l’ex ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guérini, se félicitait sur Twitter d’avoir augmenté la fiche de paie des fonctionnaires de 300 euros annuels en moyenne. Dans un communiqué, la FNEC-FP-FO s’est insurgée contre cette aumône . Ces mesurettes sont loin de répondre à la paupérisation des agents publics , appuie Clément Poullet.