Chez Interforum, filiale de distribution du groupe d’édition Editis, les salariés ont fait grève en pleine rentrée littéraire, à l’appel de FO, pour exiger davantage de reconnaissance et une hausse de leur rémunération. La direction fait la sourde oreille.
La colère des salariés d’Interforum, filiale du groupe d’édition Editis chargée de l’acheminement des livres dans les librairies, ne retombe pas depuis le 30 septembre, date de la grève à l’appel de FO pour exiger une hausse de rémunération et davantage de considération de la part de la direction. Depuis, les salariés ont repris le travail, mais beaucoup travaillent juste à la cadence normale, celle qui représente leur salaire actuel. Et à noter que le préavis de grève illimitée court toujours, prévient Isabelle Ménil, déléguée centrale FO chez Editis.
La mobilisation, lancée en pleine rentrée littéraire, a bloqué la distribution de plus d’un million de livres, notamment les derniers ouvrages de Riad Sattouf et de Michel Bussi. Pour résorber les retards accumulés, la direction préfère payer des intérimaires plutôt que les salariés, dénonce la militante.
Les salariés demandent notamment le versement immédiat, et pour tous, d’une prime de partage de la valeur (PPV). Ils revendiquent une augmentation de salaire suffisante afin que tous puissent vivre dignement ». Ils exigent aussi « une répartition des richesses juste, avec un montant de participation égal pour tous les salariés, et non pas proportionnel au salaire comme c’est le cas actuellement.
Pour un juste partage des richesses
Les négociations sont au point mort. Selon FO, deuxième force syndicale chez Editis, la direction aurait proposé un « calendrier de NAO » incluant une PPV, mais d’un montant limité à 100 euros et versée seulement aux bas salaires. Une proposition « indécente » pour FO. On n’a jamais été confrontés à une direction aussi dure, qui fait la sourde oreille, dénonce la militante.
Une nouvelle direction, avec Denis Olivennes comme président du groupe, a en effet été installée depuis le rachat d’Editis l’an dernier par le milliardaire Daniel Kretinsky. C’est le même homme qui a racheté le groupe Casino et lancé le plus grand plan social de France en 2024, avec quelque 3 000 suppressions de postes. Notre action vise à ce que la culture et le livre demeurent un secteur protégé des appétits voraces de la lucrativité et de l’exploitation des travailleurs qui en découle, rappelle FO.