Droit de grève : bras de fer victorieux à Lyon

En quelques jours, soutenus par leurs syndicats, dont les territoriaux FO de Lyon, les agents des cantines et des crèches de la Ville ont mis en échec un projet municipal attaquant le droit de grève.

C ’est votre victoire à vous, et cela démontre que le dialogue social doit rester un dialogue et porter l’intérêt des agents avant toute autre considération. Ce message était adressé le 17 juin aux agents municipaux des cantines et des crèches de Lyon par l’intersyndicale, comptant quatre organisations dont les territoriaux FO de la Ville. En quelques jours les agents concernés, soutenus par leurs syndicats, dont FO, ont mis en échec un projet municipal qui aurait impliqué une restriction du droit de grève dès septembre prochain.
Un projet rendu possible par la loi de Transformation de la fonction publique du 6 août 2019, qui traite notamment du temps de travail des agents. Il était entre autres question, en cas de grève, même d’une heure seulement, d’imposer la déclaration d’une journée entière de grève, ce qui induisait donc la perte d’une journée de salaire.

Unanimité contre le projet

Les agents ont décidé de mener un bras de fer avec la collectivité locale. En grève le 10 juin, ils ont organisé un rassemblement devant la mairie de Lyon. Cela faisant suite à une réunion intersyndicale à laquelle ont participé quelque 280 agents. Réunion fortement initiée par FO qui souhaitait, avant de s’exprimer devant l’employeur public, entendre ces personnels, en majorité des femmes, souvent dans des situations précaires et qui perçoivent de faibles rémunérations, rappelle Bertrand Debeaux, secrétaire général du syndicat FO des Territoriaux de Lyon. Lors de cette réunion, il y a eu 277 votes, à bulletins secrets, contre le projet de la mairie et quelques abstentions, soit une unanimité contre l’attaque du droit de grève. Le 10 juin encore, les agents des cantines et des crèches ont aussi investi la réunion du CST (comité social territorial) et quelques-uns ont pris la parole, dont deux camarades FO dont l’expression a fait mouche ! Elles ont su toucher les élus. Nombre d’entre eux ont voté contre le projet et d’autres se sont abstenus. Deux jours plus tard, la municipalité de Lyon mettait fin à son projet. C’est une très belle victoire, en intersyndicale, et FO, en initiant la mobilisation, en a été le moteur, se réjouissait Bertrand Debaux.

Quitter la version mobile