Désormais utilisés comme un outil de gestion ordinaire, les plans blancs ensevelissent les hôpitaux !

Communiqué de la Fédération des Personnels des Services Publics et des Services de Santé Force Ouvrière

C’est une fois encore sans surprise, que la Fédération FO des personnels des services publics et des services de santé, observe que l’épidémie de grippe qui sévit dans le pays met déjà fortement à mal les services d’urgences, de réanimations et par ce fait l’ensemble des services des établissements de santé, alors même que l’épidémie n’a pas encore atteint son pic !

Le déclenchement des plans blancs, (une vingtaine à ce jour) sur l’ensemble du territoire est devenu un mode de gestion routinier pour les directeurs d’hôpitaux et des agences régionales de santé. Pourtant, les plans blancs, il y a encore quelques années en arrière, n’étaient déclenchés que pour faire face à des situations exceptionnelles de catastrophes naturelles, routières, chimiques, etc.).

Du point de vue des conséquences, c’est la double peine qui impacte à fois les patients avec des déprogrammations de soins et d’hospitalisations, pouvant par ailleurs accentuer les pertes de chance et la mortalité…et également les personnels par des conditions de travail détestables, se retrouvant à devoir gérer l’ingérable et à faire des choix insupportables dans le déroulé de la prise en charge des usagers.

De plus, ces situations maintenant ordinaires, rendent encore plus corvéables les agents hospitaliers qui sont contraints par une obligation absolue de service, de se rendre à leur poste de travail, sans compter l’impact négatif sur la fidélisation des professionnels et l’attractivité des métiers du soin, ayant pour conséquence des démissions en cascade.

Dans ce contexte, certains s’estiment compétents pour commenter l’actualité sur les plateaux télévisés, expliquant à qui veut l’entendre que l’hôpital serait principalement victime d’un problème d’organisation. Nous pourrions donc en conclure que la situation sanitaire et sociale ne se serait pas dégradée ces dernières années, que la pénurie médicale, l’insuffisance de professionnels de santé paramédicaux, la fermeture de lits et le fait que la permanence des soins soit assurée à plus de 83 % par le secteur public ne seraient qu’un épiphénomène aux problèmes des hôpitaux. Et pourquoi ne pas rajouter que l’augmentation de plus de 8 millions de français en 24 ans serait également une vue de l’esprit ?! Ce type de commentaires, comme encore entendus hier soir sur BFM, est à l’image de l’absence de décisions politiques qui ont précipité l’hôpital public dans la situation actuelle.

Pourtant, la fédération FO-SPS n’a eu de cesse de dénoncer les fermetures de lits, l’insuffisance de personnels et la faiblesse des rémunérations, constatant que les gouvernements successifs n’ont aucunement pris au sérieux nos revendications. Et ce n’est pas avec la valse des ministres de la santé, (7 depuis 2022), que la politique de santé va s’améliorer ! Encore moins avec le dernier gouvernement où nous n’avons même pas été reçus par l’ex-ministre de la Santé, Mme Darrieussecq.

D’ores et déjà, la Fédération FO-SPS a écrit au nouveau ministre Yannick Neuder pour être reçue et entendue sur nos revendications prioritaires pour améliorer la situation des hospitaliers avec notamment en point d’orgue, les ratios soignants/soignés, la protection sociale complémentaire, la réouverture de lits, l’ouverture de places en institut de formation paramédicale et pour financer cela un ONDAM à + 10 %.

À cet instant le cabinet du ministre n’a pas encore répondu à notre souhait d’entrevue. Qui mieux que les organisations syndicales représentant TOUS les agents connaît la réalité du terrain ? les agents de la FPH ne sont apparemment pas la priorité des gouvernements qui se succèdent, c’est pourquoi nous ne siégerons pas au Conseil Supérieur de la Fonction Publique Hospitalière tant que le ministre ne nous aura pas reçu.

La Fédération FO soutient l’ensemble de ses structures syndicales dans le combat qu’elles mènent sur le terrain y compris par la grève, elle enjoint ses syndicats à continuer à préparer le terrain permettant de porter les revendications.

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