Si l’abrogation de la réforme des retraites, la défense de la protection sociale collective et des services publics, le refus de l’austérité budgétaire ont été au cœur du meeting du 26 octobre, la combativité de FO à défendre l’emploi et les intérêts des travailleurs en entreprise l’a été aussi. Sur la scène de la Maison de la Mutualité, les délégués syndicaux FO d’Eurotunnel, Casino, Duralex, Air France, Sanofi, Tefal et de La Poste ont témoigné des actions pour construire le rapport de force. Quelle que soit la situation, à FO, on ne baisse pas la tête, a appuyé le secrétaire général Frédéric Souillot.
Un message d’espoir et de combat
Comme chez Eurotunnel. Stéphane Sauvage et Franck Herent, respectivement secrétaire général et secrétaire général adjoint du syndicat, ont détaillé comment celui-ci est passé de la pratique contractuelle à la grève surprise, pour faire valoir la revendication salariée d’un juste partage des richesses. Suivie par 87 % des 1 700 salariés, la grève du 21 décembre 2023 n’a duré que 6 heures 45, et a été levée sitôt les revendications entendues. On veut passer un message d’espoir et de combat, ont-ils souligné.
Secrétaire FO du comité social et économique (CSE) de Duralex, Gualter Teixeira n’a pas dit autre chose. Intervenu en vidéo, le militant a expliqué comment FO, représentative à 34 %, a porté au ministère [de l’Économie, NDLR] et au tribunal le projet des salariés d’une reprise en Société coopérative de production (Scop), après que le fonds d’investissement détenant la PME a conduit celle-ci au redressement judiciaire en ponctionnant tous les bénéfices. Effectif depuis le 1er août, le passage en Scop préserve les 228 emplois.
Le combat de FO pour une transition écologique sans casse sociale a aussi été mis en lumière. Délégué syndical central FO de Tefal, Riad Boulassel est revenu sur la mobilisation victorieuse du 3 avril à Paris, qui a permis d’exclure les ustensiles de cuisine du périmètre d’une proposition de loi visant à restreindre la fabrication et la vente de produits pourvus de polluants éternels. Celle-ci menaçait les milliers d’emplois des usines françaises. D’autres batailles se livrent dans le cadre du projet de loi des finances 2025 et de son verdissement. Administrateur salarié FO du groupe Air France-KLM, Didier Dague a pointé les conséquences pour l’emploi d’une éventuelle hausse de la fiscalité sur le transport aérien.
Conditionner les aides publiques aux entreprises
Également dans l’actualité, les actions pour la souveraineté sanitaire. Coordinateur FO chez Sanofi, Adel Qalai a rappelé les actions contre la cession, à un fonds d’investissement américain, de la filiale de santé grand public (1 800 salariés en France) qui est spécialisée dans les médicaments sans ordonnance, dont le Doliprane. Il a dénoncé le démantèlement du groupe, devenu un fleuron grâce à l’argent public. Plus de 1,5 milliard d’euros ont été reçus en dix ans.
D’aides publiques, il en a encore été question dans le dossier Casino. Secrétaire générale du SNTA-FO, première organisation, Nathalie Devienne a rappelé la vague spéculative qui s’est emparée de la direction et qui a conduit au démantèlement du groupe, au transfert de 18 000 salariés à la concurrence, et à 3 079 licenciements. Chaque intervention a été l’occasion de rappeler la revendication FO d’une conditionnalité des aides publiques aux entreprises. Et la nécessité du développement syndical. À ce titre, le succès FO aux premières élections CSE de La Poste (21,71 % de représentativité, soit + 3,23 points), détaillé par la secrétaire fédérale Christine Simon, a été un autre message d’espoir et de combat.