Comptes de la Sécu et PLFSS 2019 : le grand saut vers la déprotection sociale


Ces dernières années, Force Ouvrière dénonçait une présentation des comptes trompeuse, laissant croire à des déficits, de fait purement artificiels, et laissant présager sa non-soutenabilité financière. Cette présentation des comptes nous donne raison pour nos analyses passées : les comptes sont au vert, et même l’État de prévoir des excédents pouvant dépasser la dizaine de milliards d’euros d’ici à peine 3 ans !

Victoire, la Sécu est sauvée ? Loin de là… Force Ouvrière dénonçait chaque année un danger grandissant résultant de décisions politiques : un transfert financier de la Sécurité sociale envers les caisses de l’État et les marges des entreprises. Vendue comme une politique en faveur du pouvoir d’achat des actifs, l’État donne ce qu’il a pris par ailleurs : le salaire différé. En outre, il renoue avec une bien mauvaise pratique, la non-compensation à la Sécurité sociale des pertes de recettes induites par les exonérations de cotisations patronales. Et revoilà que la Sécu paie les entreprises, pourtant déjà championnes du monde de distribution de dividendes ! La politique « sociale » du gouvernement révèle la justice sociale du « nouveau monde » : la solidarité des travailleurs envers les entreprises, la solidarité des plus faibles envers les plus forts !

Désormais, et après avoir attaqué sa gouvernance paritaire, l’État affaiblit financièrement la Sécurité Sociale, obérant alors sa capacité à être un amortisseur de crise qui, à n’en pas douter, surviendra inéluctablement. Un ONDAM à 2,5% – chiffre à rapprocher d’une inflation à 2,3% ! – signifie un relâchement budgétaire de 400 millions d’euros, soit une goutte d’eau dans l’océan des missions supplémentaires imposées.

Force Ouvrière le répète : il est possible à la fois d’améliorer les droits et de diminuer les cotisations en garantissant la pérennité financière de la Sécurité sociale. Comment ? En luttant contre le travail dissimulé et l’évasion fiscale, et en substituant à l’actionnariat salarié – très avantageux pour ne pas cotiser – une augmentation générale des salaires.


Source: Communiqués FO

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