Depuis janvier, au sein de l’intersyndicale, FO lutte pour obtenir le retrait des licenciements programmés dans deux centres de santé parisiens gérés par l’assurance-maladie, à Stalingrad et à Réaumur. Ces deux établissements de soin font l’objet d’une cure d’économies drastiques, dénoncée par FO.
La mobilisation pour sauver le centre de santé de Stalingrad, dans le 19e arrondissement de Paris, prend de l’ampleur. Fin décembre, les élus du CSE ont en effet appris que la caisse régionale d’assurance-maladie d’Ile-de-France qui gère ce centre allait supprimer 25 postes (sur 75 salariés) via un PSE d’ici la fin de l’année. La Cramif, qui prévoit de vendre son immeuble rue de Flandre et d’ouvrir un centre de santé plus petit dans le quartier, entend réduire la voilure de la structure actuelle. Les services de kiné, de radiologie fermeraient. Neuf postes de médecins spécialisés (dermatologues, rhumatologues…), seraient supprimés fin 2025. Le centre accuserait un déficit de 1,7 million d’euros sur 2024. C’est choquant que l’assurance-maladie fasse des économies sur les centres de santé. Et sur le dos des habitants, car Stalingrad est un quartier très défavorisé tance Alain Ivkovic, DS FO de la Cramif.
L’établissement de secteur 1, accueille en effet 30 000 patients par an, dont un tiers sont des personnes à très faibles revenus. Dans son classement, l’ARS stipule en outre que ce centre est établi dans un quartier de forte pénurie médicale. Depuis l’annonce, au sein de l’intersyndicale, FO bataille pour obtenir le retrait du plan social à Stalingrad. Plusieurs mobilisations ont eu lieu pour alerter les pouvoirs publics, dont le 6 février devant la caisse nationale de l’Assurance-maladie. A la Cramif, les syndicats viennent de lancer une expertise économique et sociale visant à servir d’appui à la contestation de ce plan social.
La confédération alerte le ministère de la Santé
A Paris, d’autres centres de santé sont aussi concernés par des licenciements. Dans celui de Réaumur, qui accueille 100 000 patients par an, l’organisme gestionnaire, la caisse primaire d’assurance-maladie de Paris, a annoncé la suppression du service de radiologie d’ici fin 2025. Six postes sont menacés.
Ces coupes sombres ne doivent rien au hasard. La CPAM de Paris a en effet annoncé fin 2024 un plan de redressement financier de ces centres de soins d’ici 2026, lesquels accuseraient un déficit frôlant les 3 millions d’euros. Pour Nora Nidam, secrétaire du syndicat FO des organismes de sécurité sociale en Ile-de-France, ces licenciements sont surtout à replacer dans le contexte du transfert des centres de santé de l’assurance-maladie (dont celui de Stalingrad et de Réaumur) aux Ugecam (Union pour la gestion des établissements des caisses de l’Assurance-maladie) prévu pour 2027. L’accord sur le transfert des personnels interdit les licenciements pendant six mois. L’objectif de la CPAM est donc de se séparer du personnel avant analyse la militante. Par courrier, Frédéric Souillot, le Secrétaire général de la FO, a alerté la ministre de la Santé sur le danger de fermer ou de restreindre les moyens de ces deux centres de santé de la sécurité sociale. Ces projets sont extrêmement préjudiciables pour tous les assurés sociaux souligne FO. Le 1er mars, un nouveau rassemblement est prévu en intersyndicale, devant le siège de la Cramif, pour obtenir le retrait du PSE.