Le 21 novembre, l’intersyndicale du Centre Pompidou, organisait un rassemblement près du musée. Après plus d’un mois de grève, FO dénonce le blocage total des négociations sur l’avenir des agents, alors que le Centre va fermer ses portes en 2025 pour cinq ans de travaux. La grève pourrait être reconduite jusqu’au 16 janvier. D’ores et déjà, elle s’étend à la bibliothèque de Beaubourg.
Situation toujours tendue au Centre Pompidou, où l’intersyndicale, dont fait partie
FO, multiplie les journées de grève depuis plus d’un mois. Le 21 novembre à 12 h
30, juste avant la réunion du conseil d’administration, les syndicats ont appelé députés et grand public à se rassembler place Stravinsky à côté du musée, pour défendre la visibilité des collections, la préservation des savoir-faire et des missions du service public de l’établissement.
Aux cris de Rima, rendez-nous le Centre Pompidou l’intersyndicale a dénoncé lors de ce rassemblement l’absence de garanties de la part du ministère de la Culture et de la direction du Centre concernant l’avenir des agents, alors que le célèbre musée d’art contemporain va fermer pour cinq ans de travaux de rénovation et désamiantage entre 2025 et 2030. Le maintien du plafond d’emplois à la réouverture, l’engagement à n’externaliser aucun service ni mission : on ne cèdera pas là-dessus a tonné au micro Philippe Mahé, secrétaire du syndicat FO du personnel du Centre Pompidou (SPCP) déplorant que pour la direction, c’est toujours niet !.
Crainte sur l’externalisation
Les syndicats ont de quoi être furieux. Depuis début octobre, les négociations sur un projet d’accord portant sur l’accompagnement social du personnel du Centre Pompidou pendant ces travaux virent au dialogue de sourds. Rien n’est écrit concernant le maintien des effectifs (1 035 agents) à la réouverture du Centre en 2030, alors que 250 agents seront partis à la retraite à cette période, dénonce Philippe Mahé. FO veut donc, noir sur blanc, la garantie que les métiers et les missions des agents seront conservées à l’identique à la réouverture, ce que refuse d’écrire la direction.
Au cœur du rassemblement, l’inquiétude sur l’avenir des emplois et la crainte de l’externalisation étaient donc sur toutes les lèvres. Nous ne sommes pas rassurés. Chez nous, les agents d’accueil et de sécurité, ce sont deux métiers distincts. Ce n’est pas le cas dans d’autres musées nationaux. En 2030, on ne veut pas se retrouver à des postes polyvalents, ou que certaines de nos missions de sécurité soient externalisées expliquait Yvan, agent d’accueil et militant FO.
Perte de confiance totale dans la directions
Le faux-bond de Laurent Lebon, président du Centre Pompidou, qui après avoir accepté de rencontrer les agents en grève, a repoussé deux fois le rendez-vous avant de se désister le 10 novembre, a exaspéré les syndicats. Il y a une perte de confiance totale dans direction résume Philippe Mahé. Quant au ministère de la Culture, que l’intersyndicale souhaite impliquer, le rendez-vous au cabinet ministériel du 14 novembre a viré au vinaigre : Il n’y avait aucune volonté de négocier avec nous. Les représentants du ministère avaient déjà préparé leur réponse par courrier avant de nous recevoir. C’est du mépris ! lâche le militant.
Ce courrier adressé dès le lendemain matin aux agents du Centre Pompidou, signé par la ministre Rima Abdul Malak, reprend les termes de l’accord contesté par les syndicats. Il reste ainsi très évasif sur la mutation de quelques 500 agents qui devront aller travailler ailleurs, indiquant un partenariat avec le Grand Palais qui va rouvrir, ou le nouveau centre d’exposition et de conservation des réserves du Centre Pompidou à Massy (Essonne), qui lui n’ouvrira pas avant mi 2026.
La BPI rejoint la grève
Le ministère ne répond pas non plus aux revendications de l’intersyndicale concernant le maintien des effectifs et des postes à l’identique après les travaux : Il est trop tôt pour figer l’organisation de l’établissement à sa réouverture dans sept ans, alors que les projets du Centre Pompidou sont en plein développement. [Mais] chaque agent présent à la réouverture du centre retrouvera son poste, ou un poste correspondant à ses compétences, assure le ministère.
Aucune avancée donc pour les syndicats, qui envisagent en conséquence de reconduire la grève jusqu’au 16 janvier prochain.
Et le mouvement s’étend : le 21 novembre, les agents de la BPI (Bibliothèque publique d’information) du Centre Pompidou ont également voté la grève, avec des revendications similaires.