Secrétaire du syndicat FO-Pharmacie du Loir-et-Cher, Caroline Calvo, 46 ans, se bat pour les droits des préparateurs en officine. Elle défend aussi leurs salaires au niveau de la branche.
E lle voulait devenir auxiliaire en puériculture, mais déçue par ses stages en pédiatrie, elle choisira finalement de devenir préparatrice en pharmacie. Après vingt-trois ans d’exercice dans plusieurs officines à Blois, Caroline Calvo a noué une relation privilégiée avec les habitants de sa ville natale. Ici, je connais tous mes patients. On conseille, on délivre des médicaments sous le contrôle du pharmacien. Mais on partage aussi des moments de vie avec eux : un deuil, une naissance… Les patients ne sont pas un numéro. Ça, c’est ma vision du soin ! Mère de trois enfants, Caroline est entrée dans le syndicalisme en 2006. Elle adhère à FO-Pharmacie du Loir-et-Cher à la suite d’une AG. Elle deviendra trésorière du syndicat en 2016, avant d’en prendre la tête en 2019. J’y ai rencontré des gens intéressants. J’ai pris goût au militantisme. Au niveau local, le syndicat permet de connaître d’autres salariés dans les officines du département. C’est important, car dans ces petites structures les préparateurs sont isolés. Ils manquent d’informations sur leurs droits. Caroline reconnaît la difficulté de la syndicalisation dans ces très petites entreprises. Pourtant, les salariés se rencontrent et font part de leurs problèmes, questionnent sur la législation. La militante, qui les renseigne aussi en ligne, en atteste : J’ai beaucoup de demandes concernant les gardes en officine, la nuit ou le dimanche. Tous les employeurs ne respectent pas la majoration due.
Il faut des années pour parvenir à gagner 2 000 euros net
Depuis 2021, Caroline est également élue à la commission exécutive de FO-Pharmacie, où elle représente les préparateurs. Elle siège aussi à la CPPNI (Commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation) de la branche de la pharmacie d’officine. Elle y bataille bien sûr pour les salaires. Actuellement, on travaille sur une nouvelle classification. Nous voulons réduire l’ancienneté nécessaire pour changer d’échelon, car elle est beaucoup trop longue. Il faut des années pour parvenir à gagner 2 000 euros net, ce n’est pas normal. Mais les syndicats d’employeurs ne veulent pas en entendre parler. Ils sont conscients qu’on manque de préparateurs, mais ils n’entendent pas les valoriser ! Caroline avoue que ses différents mandats (et sans heures de délégation) lui prennent du temps. Mais elle tient à sortir la profession de l’ombre. Il y a encore beaucoup de travail à accomplir pour faire reconnaître ce métier ! Elle garde ainsi en travers de la gorge la réaction ministérielle lors du premier confinement de 2020. Le ministère du Travail avait oublié les préparateurs dans la liste des professionnels de santé bénéficiant de priorités. Nous étions assaillis de questions de préparatrices qui devaient aller travailler sans avoir de place prioritaire pour leurs enfants à l’école. Il a fallu se battre pour qu’ils soient intégrés dans les listes. Nous y sommes parvenus. Ironie de l’histoire : un an plus tard, le gouvernement pensait cette fois aux préparateurs, les autorisant à vacciner contre le Covid…