La société MYSC (Méditerranean yacht service center) est-elle en train de vivre ses dernières heures en terre canétoise ? L’éventualité d’une cessation d’activité semble bel et bien se profiler à l’horizon. En réunion de crise, personnels et dirigeants ont en tout cas passé la journée d’hier à éplucher les bilans financiers et à étudier les conditions de licenciement. Pas vraiment un bon signe. « Des entretiens avec le gérant Eric Forner, il ressort que le groupe ne peut éviter la cessation d’activité de l’entreprise.
« Quelles modalités de départ ? »
Nous allons donc faire une proposition pour trouver un accord sur les modalités de départ. Car pour l’instant, le départ repose sur une indemnité d’un mois de salaire par année d’activité pour les salariés qui ont au moins deux ans d’ancienneté ou qui ont plus de quarante ans. On ne peut pas laisser faire cela quand on a donné trois ans de notre vie à cette entreprise », explique Jean-Philippe Bardet, délégué du personnel, affilié FO. Le ton est donné. Et il n’est pas très encourageant. Pas la même tonalité du côté de PMCA (Perpignan Méditerranée communauté d’agglomération), où on préfère pour l’instant ne pas parler d’une fermeture totale. En d’autres termes, l’entreprise n’est pas morte mais le pronostic vital est engagé. « Seul un plan social concernant dix salariés a été évoqué, indique Francis Clique, vice-président de l’Agglo, chargé du nautisme. L’espoir que le groupe Hanse, propriétaire de ’MYSC’, injecte de la trésorerie n’est pas écartée ».
Hanse racheté par un fonds d’investissement allemand Un optimisme de rigueur dans la mesure où l’Agglo PMCA voyait dans MYSC la nouvelle figure de proue du Pôle nautique. Et que la société avait bénéficié d’aides publiques pour s’installer. Qu’il est loin le projet de développement et le recrutement, à terme, de soixante salariés, comme le prévoyait MYSC en 2009. Entre-temps, les vents ont tourné. Les gérants se sont succédé au gré des mauvais chiffres. Jusqu’au rachat du groupe Hanse par un fonds d’investissement allemand, l’été dernier. Pas vraiment le meilleur des contextes pour maintenir à flot une société en difficulté. D’où la crainte justifiée de voir aujourd’hui cette société disparaître.
L’Indépendant – Edition du 1/06/2012 (Martial Mehr)