Bus gratuits à Dunkerque : les personnels en grève avec FO pour exiger plus de moyens

La fréquentation des bus de Dunkerque ne cesse d’augmenter depuis l’instauration de la gratuité en 2018, mais les moyens ne suivent pas. Les salariés du réseau dénoncent une dégradation de leurs conditions de travail et de la qualité de service pour les passagers. Un préavis de grève court jusqu’au 31 décembre, à l’appel d’une intersyndicale à laquelle FO participe. Le dialogue social est au point mort.

Ce 21 décembre promet d’être un nouveau samedi noir dans le réseau de transports en commun de Dunkerque, nommé Dk’Bus. Ce jour-là, 60% des chauffeurs, 75% des mécaniciens, 33% des salariés des centres d’appel et 100% des pompistes se sont déclarés grévistes à l’appel d’une intersyndicale comptant FO, syndicat majoritaire dans l’entreprise. Ils dénoncent notamment la dégradation de leurs conditions de travail et un sous-effectif chronique. Le préavis de grève, lancé le 9 décembre, court jusqu’au 31 décembre 2024.

L’agglomération de Dunkerque a été l’une des premières collectivités locales à lancer la gratuité des transports publics, en 2018. Nous sommes victimes de notre succès. D’année en année, le nombre de passagers n’a cessé d’augmenter. Aujourd’hui tout le monde prend le bus, à tel point que cela dépasse les capacités du réseau. En raison de l’affluence, on ne tient plus les horaires, les retards atteignent 15 ou 20 minutes, et nos temps de battement et de pause disparaissent. Il faut toujours faire plus, les salariés comme les passagers sont épuisés, explique Xavier Gadan, délégué FO.

Selon les chiffres dévoilés le 18 décembre en CSE, plus de 22,5 millions de passagers ont voyagé sur le réseau Dk’Bus en 2024. En un an, nous avons dû transporter 1.8 million de passagers supplémentaires avec des moyens constants. Depuis la rentrée de septembre, c’est la catastrophe. Avec la hausse du prix de l’essence, les gens délaissent leur voiture pour le bus. Nous sommes fiers de cette réussite mais nous voulons que la collectivité nous accorde davantage de moyens, poursuit le militant.

30 000 nouveaux emplois en 8 ans

L’intersyndicale revendique des conditions de travail dignes et respectueuses, des temps de parcours adaptés à la réalité du terrain, un renforcement des effectifs et une prime exceptionnelle de pénibilité pour 2024. Elle exige également l’établissement d’un dialogue social sincère et constructif. Xavier Garan rappelle qu’une alarme sociale avait été déposée de mars à juin dernier, pour éviter la grève, en vain. Les négociations sont au point mort déplore-t-il.

Le réseau est actuellement exploité par Transdev, dans le cadre d’une délégation de service public. La communauté urbaine nous a annoncé qu’il n’y aurait pas de moyens supplémentaires accordés avant la fin du contrat de délégation de service public, dans un an, dénonce le militant. La grève est aussi un avertissement pour que l’enveloppe financière accordée au prochain opérateur soit augmentée. Le contrat doit être signé en septembre 2025.

C’est d’autant plus nécessaire que l’agglomération de Dunkerque ne cesse de se développer, avec l’émergence de nouveaux quartiers, en lien avec son dynamisme économique. Nous allons devenir la Silicon Valley des batteries avec l’implantation des deux plus grands fabricants européens. Nous allons aussi accueillir une grosse usine de frites surgelées et la centrale de Gravelines va être agrandie. En tout, ce sont 30 000 nouveaux emplois qui vont être créés en huit ans, souligne Xavier Gadan.

 

Quitter la version mobile