Le conflit emblématique des chauffeurs de bus de Cergy et Conflans, en région parisienne, s’est achevé sur une victoire avec la signature, le 10 mars, d’un accord jugé « satisfaisant » par FO. En grève depuis le 7 novembre, ces salariés refusaient la dégradation de leurs conditions d’emploi dans le cadre de l’ouverture des réseaux à la concurrence.
C’est groggys, mais la tête haute, que les chauffeurs de bus des agglomérations de Cergy et Conflans ont mis fin, le 10 mars, à quatre mois de grève. Un accord a enfin pu être signé entre FO, syndicat ultra-majoritaire, et FSO, la filiale du groupe Lacroix-Savac qui avait remporté, en janvier 2024, l’appel d’offre lancé par IDFM, l’autorité organisatrice des mobilités en Île-de-France.
Le nouvel employeur et les représentants du personnel avaient jusqu’à fin mars pour trouver un accord de substitution visant à harmoniser les conditions de travail et de rémunération des 480 salariés issus des deux dépôts jusqu’alors indépendants.
Dans cet accord âprement négocié, les salariés, qui ont fait preuve tout au long du conflit d’une détermination sans faille, ont obtenu un certain nombre de garanties concernant le maintien de leurs acquis, de leurs conditions de travail et de leur niveau de rémunération. Une grille unique de salaire sera notamment appliquée à tous les chauffeurs. Initialement, la direction souhaitait instaurer trois grilles différentes, l’une pour les salariés de Cergy (ex-Stivo), une autre pour ceux de Conflans (ex-Transdev) et une dernière pour les nouveaux embauchés.
Nous sortons de ce conflit par le haut alors qu’à la base, la direction voulait un nivellement des salaires par le bas, avec le versement d’une indemnité compensatrice qui aurait pu englober certains éléments variables. Nous avons même obtenu le paiement des heures de nuit dès la première minute et non au bout d’une heure complète, se félicite Vincent Vilpasteur, secrétaire général de l’UD FO du Val d’Oise, qui a été très actif dans les pourparlers.
Le militant a longtemps reproché à la direction sa déloyauté dans les négociations. C’est la nomination en janvier dernier d’une médiatrice, à la demande de FO, qui a permis de sortir les discussions de l’enlisement. Les propositions de cette dernière ont servi de base à l’accord qui a été signé.
Les discussions se poursuivent autour des plannings
Ça a été dur, mais FO est parvenue à mettre en échec le système pensé par Ile-de-France Mobilité pour faire liquider les acquis sociaux des salariés par les entreprises, groupes et fonds d’investissements chargés des délégations de service public en région parisienne, se félicite l’UD FO du Val d’Oise.
Les chauffeurs ont repris le volant le 11 mars. Mais les discussions se poursuivent sur l’organisation des plannings. C’est notamment l’imposition d’une nouvelle organisation du travail, avec des temps de pause et des temps de battement extrêmement réduits entre deux rotations, qui avait déclenché l’appel à la grève.