Biens immobiliers de l’État : au nom des économies, la vente des bijoux de famille…

V endre et vendre encore ! Pour l’exécutif, la cession de biens immobiliers de l’État constitue plus que jamais un élément participant à la réduction de la dépense publique. C’est vertueux, notamment pour les finances publiques, indique le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, évoquant les coûts d’entretien des bâtiments et les dépenses énergétiques. L’État, qui détient près de 100 millions de mètres carrés répartis sur plus de 192 000 bâtiments (bureaux, logements, locaux techniques, de sport, sanitaires et sociaux…), a vendu 645 biens en 2023, pour une recette totale de 280 millions d’euros. Ce mouvement de cessions, qui a pris de l’ampleur depuis six ans, va s’accélérer.

Seize mètres carrés par agent contre vingt-quatre mètres carrés actuellement

Alors que le patrimoine immobilier de l’État est estimé à 73 milliards d’euros, la valeur des cessions pourrait atteindre 5 milliards d’euros, évalue le gouvernement. Il sera par ailleurs mis fin à nombre de locations, afin de réduire de moitié les dépenses afférentes, actuellement autour de 2 milliards d’euros par an. Le ministre confirme encore le projet de réduction des surfaces de bureaux, de 25 % d’ici 2030. Projet évoqué dès la crise Covid et l’essor du télétravail. La surface occupée par chaque agent passerait de 24 m2 à 16 m2. Alors qu’en décembre dernier, un rapport de la Cour des comptes appelait l’exécutif à une réforme de la politique immobilière de l’État (après celles de 2006 et de 2016), le ministre a lancé fin février des travaux visant à la création d’une foncière publique, propriété de l’État et à laquelle les ministères loueraient leurs locaux.

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