C’est l’histoire d’une des premières mobilisations de travailleuses en France. À Marseille, en 1887, les cigarettières de la manufacture des tabacs de la Belle de mai se mettent en grève. Ces ouvrières d’État, pour beaucoup d’origine italienne, protestent contre les fouilles au corps abusives qu’elles subissent chaque jour, en sortie d’atelier, afin de vérifier qu’elles n’ont rien volé. Elles revendiquent aussi des locaux mieux chauffés l’hiver et mieux aérés l’été, et une école pour leurs enfants. Mathilde Ramadier (pour le texte) et Élodie Durand (pour le dessin) racontent en vignettes l’histoire de ce combat victorieux et peu connu, qui déboucha sur la création du syndicat de la manufacture. L’argot d’époque se mêle aux termes techniques des métiers du tabac. Et l’ouvrage donne un aperçu glaçant des conditions de travail des femmes à la fin du XIXe siècle.