Bâtiment : la fédération FO lance un « appel au droit de retrait général »


Après avoir pris connaissance, le 26 mars au soir, des corrections apportées par le gouvernement au projet de guide de bonnes pratiques élaboré par les organisations patronales et syndicales pour faire barrage au Covid-19 sur les chantiers urgents, la Fédération FO du Bâtiment a décidé d’appeler l’ensemble des salariés du secteur confrontés à un risque de contamination à exercer leur droit de retrait.

Nous lançons un appel au droit de retrait général. On ne va pas au travail pour mourir ! Ces mots de Franck Serra, secrétaire général de la Fédération FO de la Construction (bâtiment, travaux publics-bois-céramique-papier-carton), en disent long sur l’inquiétude et la colère provoquées par l’attitude du gouvernement.

Depuis une semaine, un guide de préconisations de sécurité sanitaire pour le secteur de la construction, destiné à faire barrage, autant que possible, à l’épidémie de Covid-19 sur les chantiers urgents du bâtiment, était en cours d’élaboration par les organisations patronales du secteur, mais aussi par les organisations syndicales qui avaient demandé à y être associées. Le projet finalisé a été transmis au gouvernement pour validation par les ministères du Travail et de la Santé. La réponse du ministère du Travail est tombée hier.

Les corrections choquantes du ministère du Travail

Le ministère a ainsi supprimé toute mention obligeant à arrêter l’activité lorsque les préconisations ne sont pas respectées, indique Franck Serra.

De plus, alors qu’il était prévu que le guide s’applique en totalité à tous les acteurs du secteur, le gouvernement a considérablement allégé les exigences pour les donneurs d’ordre, dont l’État fait partie, souligne-t-il.

L’interdiction de chantier pour les jeunes apprentis a été supprimée.

Le gouvernement, ajoute le responsable syndical, a allégé les prérogatives du référent Covid-19 que nous souhaitons voir désigné dans le cadre de la commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) du comité social et économique (CSE).

Enfin, l’obligation d’inscrire toutes les interventions chez des personnes à risque ou malades a été supprimée.

Autant de corrections inadmissibles pour la fédération FO. Il est hors de question que le travail reprenne dans ces conditions, conclut le secrétaire général de la Fédération FO de la Construction.


Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly

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