Le constructeur a annoncé un plan d’austérité massif en Allemagne, pouvant aller jusqu’à des fermetures d’usines. L’usine Audi de Bruxelles est elle aussi menacée.
Les négociations se sont ouvertes sous les sifflets de milliers de salariés : le 25 septembre, les syndicats allemands de l’automobile et la direction de Volkswagen avaient rendez-vous pour débattre du plan d’austérité inédit annoncé par le groupe début septembre. Pour la première fois dans l’histoire du groupe, la direction a fait savoir que des fermetures d’usines n’étaient pas exclues, mettant en avant la chute des ventes de véhicules neufs et la concurrence accrue des voitures électriques chinoises. Un accord sur la garantie de l’emploi, en place depuis trente ans, a été résilié par la même occasion.
Le marché allemand avait été extrêmement préservé et se croyait à l’abri, analyse Branislav Rugani, secrétaire confédéral au secteur international. Les usines de Volkswagen et Audi sont confrontées à de gros problèmes de restructurations, qui n’avaient pas été effectuées jusqu’à maintenant. Cependant, en Allemagne comme ailleurs, ces transformations ne doivent pas s’effectuer sur le dos des salariés, insiste-t-il. Ainsi, en France FO défend les emplois et veut que cette transition soit réellement juste pour les travailleurs, impliquant notamment un réel effort financier pour la reconversion des salariés de tous âges. Les principaux syndicats allemands ont d’ores et déjà menacé de mener des grèves à même de paralyser la production du constructeur emblématique.
L’enjeu de la protection des emplois européens
En Belgique également, la transition écologique du secteur – c’est-à-dire le passage des véhicules thermiques aux voitures électriques – ne se fait pas sans accroc. Le groupe Volkswagen a annoncé la fermeture prochaine de l’usine Audi de Bruxelles, spécialisée dans la fabrication de SUV électriques et comptant 3 000 salariés. Audi prévoit une baisse des résultats d’exploitation du site.
Un coup dur supplémentaire, qui survient en plein bras de fer entre Pékin et l’Union européenne sur la taxation des nouveaux véhicules chinois, appelés à inonder le marché à des prix très compétitifs. Face à cette rude concurrence, l’enjeu de la protection des emplois européens est de taille : dans l’UE, 14 millions de personnes sont directement ou indirectement employées par le secteur de l’automobile, dont le chiffre d’affaires compte pour 7 % du PIB de l’Union.