Communiqué de FO Métaux
En pleine crise sanitaire mondiale, les constructeurs et les équipementiers automobiles européens sont impactés depuis plusieurs semaines par un phénomène conjoncturel industriel dépendant en particulier du bon vouloir et des choix d’un fournisseur asiatique, ce qui jette une lumière crue sur la dépendance européenne dans le domaine des circuits intégrés. Au regard de l’actualité de ces derniers jours, les constructeurs et les équipementiers français ne sont malheureusement pas épargnés par cette pénurie de composants automobiles avec les impacts forts que cela peut engendrer sur la production des véhicules et la désorganisation du travail dont les salariés ne sont pas responsables.
La disette dans le domaine des semi-conducteurs est mondiale, et le secteur de la construction automobile française est, à son tour, touché de plein fouet. Cette tension d’approvisionnement, dont les causes sont multifactorielles, traverse en fait de nombreux secteurs industriels depuis plusieurs mois déjà. Or, l’intégration accrue de nouvelles technologies incluant des circuits intégrés dans les véhicules, couplée à une forte hausse de la demande ainsi qu’à la pandémie mondiale de la Covid-19 mettent en exergue les nombreuses difficultés d’approvisionnement de ces matières. En effet, 70 % des commandes dépendent d’un seul fournisseur : le taiwanais TSMC.
La question de la souveraineté industrielle de la France se pose donc à nouveau, soulignant une fois de plus les nombreuses lacunes des stratégies nationales. Le secteur de l’automobile – constructeurs et équipementiers -, déjà frappé par la crise économique liée aux objectifs de réduction de CO2 et par la crise sanitaire, doit désormais faire face à ces ruptures d’approvisionnement qui conduisent à des arrêts de production (Faurecia, Renault, Stellantis et Toyota).
La pénurie des semi-conducteurs est également un sujet porté par FO Métaux au sein de la PFA (Plateforme automobile) dans le cadre actuel de la négociation d’un avenant au Contrat Stratégique de Filière signé en 2018 entre les différents partenaires du secteur de l’automobile.
Pour FO Métaux, il faut non seulement traiter les conséquences de ce phénomène industriel qui n’est pas irrémédiable en adoptant enfin une véritable politique industrielle nationale évitant les risques de rupture d’approvisionnement, mais aussi en assurant une meilleure indemnisation pour les salariés qui sont ou seront mis en activité partielle. FO Métaux interpelle le ministère du Travail et revendique, en conséquence, une meilleure indemnisation des salariés de ce secteur, déjà très fortement impacté par la crise ces derniers mois, dans toutes les entreprises ne disposant pas d’accords plus favorables en termes d’activité partielle.
Pour FO Métaux, les chefs d’entreprise, le gouvernement et les ministères concernés ne peuvent se contenter de gérer l’urgence et les crises les unes après les autres. Il est grand temps de mettre un coup d’accélérateur sur la politique industrielle française de long terme qui semble s’amorcer en particulier avec la question des relocalisations nécessaires et indispensables afin d’éviter les ruptures d’approvisionnement de nos industries. C’est un enjeu non seulement pour l’emploi, mais aussi et surtout pour la souveraineté et l’économie de notre pays.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly