Les craintes d’un repli de la croissance sont confirmées. Le PIB, indique l’Insee, s’est contracté de 0,1% au troisième trimestre. Si c’est encore le cas au quatrième, cela indiquera une récession. Bercy maintient toutefois son scénario d’une croissance à 1,4% l’an prochain, socle de construction des projets budgétaires, sur lesquels pleuvent des 49.3 pour leur adoption, sans vote et sans débat. L’OCDE vient toutefois ― et une nouvelle fois depuis septembre ― d’abaisser sa prévision sur la croissance française, à 0,8% en 2024. La Banque de France la prévoit, elle, à 0,9%. Plus optimiste, le FMI l’estime à 1,3%, la Commission européenne à 1,2%.
La menace de sanctions par Bruxelles
Dans ce contexte morose, le gouvernement, qui vise une réduction des dé- penses publiques de seize à dix-sept milliards d’euros l’an prochain, confirme l’axe d’austérité, cela afin de ramener ― au pas de course ― le déficit public à 2,7% du PIB en 2027. Soit sous le seuil des 3% selon la règle du pacte européen de stabilité, qui doit faire son retour en 2024. Insuffisant, a toutefois asséné le 21 novembre la Commission européenne, pointant une évolution des dépenses françaises au-dessus de ce qu’elle a recommandé. Cela risque de ne pas être conforme à ce qui était recommandé par le Conseil, prévient-elle, envisageant déjà de passer à l’étape de la procédure d’infraction dès juin. Le 1er décembre, l’agence américaine S&P Global Ratings a maintenu à AA la note de la France (note de confiance sur les marchés), affublée toutefois d’une perspective négative. Réaction du ministre de l’Économie : Maintenant, il faut accélérer et tenir la ligne des transformations structurelles de notre modèle économique et social. Après celles (retraites, Assurance chômage, etc.) rejetées par les travailleurs, de nouvelles réformes attaquant les droits ? Bruno Le Maire se dit déterminé, plus que jamais, à réduire le déficit public, et entend passer au crible toutes les dépenses publiques, sans exception. Et de remettre sur la table la baisse des dépenses chômage ou encore certaines dépenses dans le domaine de la santé, déjà lourdement impacté.