Austérité : l’escalade

Toujours plus dans l’austérité ! L’exécutif vient d’annoncer dix milliards d’euros d’économies supplémentaires sur 2024. Cinq milliards concernent la sphère de l’État, deux milliards et demi les collectivités territoriales. Cela s’ajoute aux mesures précédemment décidées : adoptée, par 49.3 dans le cadre de la loi de finances pour 2024, une réduction des dépenses publiques à hauteur de seize milliards d’euros. À cela s’est ajoutée la décision d’un gel des crédits de l’État, à hauteur de dix milliards d’euros. Au total, les dépenses publiques sont donc d’ores et déjà abaissées de trente-six milliards d’euros en 2024. Et pour l’an prochain, il s’agirait de coupes supplémentaires à hauteur de vingt milliards d’euros, programme l’exécutif qui a révisé l’objectif de déficit public pour 2024 à 5,1 % du PIB contre 4,4 % initialement.

Revoir sans tabou certaines niches

Une trajectoire de peu de crédibilité, a estimé le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) le 17 avril, pointant le risque d’impact de la réduction des dépenses, qu’il prône toutefois, sur l’activité économique. La croissance est déjà fragile, estimée à 1 % par l’exécutif, ce qui laisse les spécialistes dubitatifs. L’exécutif vise toujours un déficit public ramené en 2027 sous le seuil de 3 % du PIB (a priori à 2,9 %), ainsi que l’impose le pacte de stabilité européen, nouvelle version, qui, le 23 avril, était dans la dernière ligne droite pour sa validation au Parlement européen. L’exécutif s’entête aussi toujours à ne pas toucher à la fiscalité, dont celle des entreprises et des super-riches. Prônant la réduction de la dépense (tout comme la Cour des comptes), la Banque de France indique cependant qu’il ne faut pas exclure à titre complémentaire des mesures fiscales ciblées. (…) il serait envisageable d’élargir l’assiette de certains impôts sur les ménages et les entreprises, de revoir sans tabou certaines niches. L’exécutif opte lui toujours, entre autres, pour de nouveaux gels de crédits, des reports d’investissements, une baisse des recrutements d’agents publics, l’amoindrissement de prestations sociales, l’accélération des ventes de biens de l’État… Et des réformes structurelles, telle celle sur l’Assurance chômage.

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