Au sein de Conforama, FO dénonce une politique de destruction des emplois

En 5 ans, depuis le rachat de Conforama, nous en sommes au troisième plan de départ, se désole Manuel Aires. En janvier 2025, la direction a annoncé un plan de départ volontaire au siège de l’enseigne qui se concrétise essentiellement par la suppression nette de 57 postes. Les élus FO préviennent d’ores et déjà qu’ils seront vigilants : ils vérifieront que chaque départ est effectivement volontaire et ils accompagneront les salariés souhaitant rester dans l’entreprise.

La destruction des emplois continue au sein de l’enseigne d’ameublement Conforama et on est bien loin des discours tenus par les actionnaires en 2020. Ceux-ci, déjà propriétaires de But, promettaient lors du rachat de Conforama que ce projet n’avait pas vocation à supprimer des emplois. Cinq ans plus tard, le 14 janvier 2025, la direction a convié les organisations syndicales pour présenter les principaux enjeux stratégiques de l’enseigne. Cette stratégie a pris la forme d’un plan de départ volontaire. Nous en sommes au troisième plan de départ en 5 ans, souligne Manuel Aires, représentant de la FEC-FO auprès du CSEC (CSE central) Conforama France. Le premier plan s’était concentré sur les magasins, puis le second sur le site logistique de Saint-Georges-d’Espéranche (en Isère) où FO avait arraché un accord digne pour les salariés. Aujourd’hui, c’est le siège de l’enseigne qui est visé.

Bien que la direction évoque un plan de départ volontaire, il n’est pas moins violent que les précédents PSE, insiste le militant. En tout, 78 postes sont ciblés : 57 devraient être supprimés et 21 « réorganisés ». Cela va impacter non seulement les salariés qui partiront, mais aussi ceux qui vont rester et donc qui devront continuer d’assumer la charge de travail dans des conditions dégradées.

Nous ferons attention à ce que chaque départ soit bien volontaire

Lors d’une réunion du CSEC le 24 janvier, la direction a un peu plus détaillé son projet. Les postes supprimés sont très ciblés : il s’agit surtout de postes d’assistantes au sein du siège, précise Manuel Aires. La direction nous a redit qu’il s’agissait d’un plan de départ volontaire et qu’il n’y aurait pas de départs contraints : les salariés dont les postes seront supprimés se verront proposer un reclassement. Pas si simple. Pour FO, des questions demeurent. Quel serait le sort des personnes dont les postes sont supprimés et qui n’acceptent pas les propositions de reclassement ? Et si ces reclassements impliquent de nouvelles compétences, quid des salaires et des formations qui iraient avec les nouveaux postes ?

Pour Manuel Aires, l’enjeu est d’accompagner les salariés qui souhaitent rester au sein de Conforama. Nous allons rencontrer les personnes concernées par les suppressions de postes pour échanger avec elles, et les accompagner si leur souhait est de rester dans l’entreprise, explique le militant. La FEC-FO sera très vigilante et vérifiera notamment que ce plan de départ volontaire ne devienne pas un plan de licenciement. Nous ferons attention à ce que chaque départ soit effectivement volontaire, insiste-t-il.

Vers une fusion des sièges de But et Conforama ?

Par ailleurs, remarquent les militants FO, la direction semble compter sur l’ambiance morose au sein des sièges décider les salariés à partir d’eux-mêmes. Ils ouvrent la porte en espérant que les départs soient nombreux, explique Manuel Aires. Au siège social, depuis des mois, des dizaines de salariés quittant l’entreprise n’ont pas été remplacés, les équipes restantes se voyant obligées de continuer à effectuer le travail avec des effectifs réduits, relate la FEC-FO dans son communiqué du 16 janvier.

Pour FO, l’objectif de la direction apparaît clairement : fusionner les sièges des enseignes But et Conforama, relativement proches géographiquement (Lognes pour Conforama, Emerainville pour But, tous deux en Seine-et-Marne). Mais les suppressions de postes sont ciblées sur Conforama, avec 57 postes supprimés contre 13 chez But, pointe Manuel Aires. En tout, ce sont 70 postes qui disparaîtront.

La Section fédérale du Commerce & VRP et la Section FO Conforama dénoncent avec vigueur cette politique qui fait des salariés, une fois de plus, des variables d’ajustement que l’on jette sans vergogne pour des questions de rentabilité. Hier, la logistique. Aujourd’hui, le siège social. Et demain : le SAV ? De nouveaux dégraissages dans les magasins ?

Quitter la version mobile