Au Salon de l’agriculture, FO expose tous azimuts ses revendications sociales

Cette année encore, présente au Salon de l’agriculture, FO a donné de la visibilité à ses revendications via les stands de la FGTA-FO et de FO-Agriculture. Elle demande des moyens pour l’enseignement agricole, des engagements sociaux pour les salariés agricoles et une protection des emplois des salariés des entreprises du Cognac.

Si le mécontentement du patronat de l’agriculture est médiatisé, celui des salariés agricoles ou encore des enseignants du secteur l’est beaucoup moins. Or, il existe. Ainsi par les suppressions d’emplois, quarante-cinq, dans l’enseignement agricole (60 500 élèves dans le public, en hausse de 1% sur cinq ans) inscrites à la loi de finances de 2025. Il faudrait augmenter de 30% l’effectif d’élèves d’ici 2030 mais on nous supprime des postes !, fustigeait le 26 février Christine Heuzé, la secrétaire générale de FO-Enseignement agricole sur le stand FO-Agriculture. La baisse des moyens se traduit sur le terrain par 5500 heures de cours en moins en Nouvelle-Aquitaine, un établissement menacé de fermeture, des fusions de classes (à partir de quinze élèves)… Dans le supérieur, ce sont trois BTS retirés de Parcoursup, alors que vingt jeunes y étaient déjà inscrits. Alors que l’enseignement agricole (de la classe de 4e au BTS) voit son nombre d’élèves augmenter,  les formations ne sont pas dynamisées. Nous sommes inquiets pour l’avenir, insistent les militants FO, notant que le gouvernement semble vouloir plutôt privilégier l’ap-prentissage. Or, l’enseignement agricole doit être au centre de la formation, d’autant plus à l’heure de la transition écologique. La FGTA-FO organisait le même jour, sur son stand, une conférence de presse conjointe entre son secrétaire général, Laurent Rescanières, et le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot. L’occasion de rappeler que FO revendique des engagements sociaux pour les salariés agricoles et qu’elle demande des discussions (sur les conditions de travail, les saisonniers, la formation…), alors que ces salariés sont les grands oubliés de la crise agricole.

Le risque d’une casse sociale sans précédent

Parlons aussi des aides publiques aux entreprises agricoles, lançait Laurent Rescanières. Comment se fait-il que des exploitants en bénéficient sans même une conditionnalité alors que le mini-mum vital pour des salariés n’est pas assuré : de quoi manger et de quoi boire… Face à ces conditions déplorables, l’attentisme est impossible. Il faut qu’il y ait un volet social aux aides publiques. Les syndicats de salariés sont tout à fait légitimes pour parler des problèmes de ces travailleurs, appuyait Frédéric Souillot, et par ailleurs, il faut redonner de l’attractivité aux métiers, en tension, de l’agriculture. Si les élections dans les chambres d’agriculture, et celles à la MSA qui se tiendront en mai et où FO est tout aussi impliquée, prennent part dans l’actualité de l’univers agricole, il en est une, d’un autre genre, qui exacerbe les craintes dans le secteur des spiritueux. Ainsi en est-il des surtaxes sur les importations, +39%, décidées par la Chine (à partir du 5 avril ou du 5 juillet) et visant le cognac. Le risque est que l’embouteillage se fasse en Chine. En Nouvelle-Aquitaine, 70 000 emplois directs et indirects sont menacés d’une casse sociale sans précédent. Nous travaillons à trouver des solutions, déclarait Laurent Rescanières. FO affiche une audience de 30% chez Hennessy et de 70% chez Remy-Martin. La perte de l’embouteillage induirait aussi la perte des parts de cotisations de sécurité sociale, prélevées sur les alcools, rappelait Frédéric Souillot, soulignant que dans un premier temps, protéger les emplois passe par de l’APLD (activité partielle de longue durée) Rebond. Mais il faut aussi inscrire la mise en bouteille dans l’AOC du cognac. Le faire nécessite huit à douze mois. Nous sommes impliqués pour faire bouger les choses.

Quitter la version mobile