A l’appel de FO, une grande partie des salariés de la société des ports d’exploitation du détroit (SEPD) étaient mobilisés le 11 mars. Leur revendication : faire plier la direction quant au nouveau calcul des jours de congés. Les employeurs proposent notamment de prendre en compte les jours de récupération sur le volume total de congés. Mais FO entend bien se battre pour faire appliquer le code du travail.
La mobilisation a duré près de huit heures sur le port 2, aussi appelé nouveau port, de Calais. En tout, 75 % du lamanage et de la détection recherche instrumentalisée (DRI) ont répondu à l’appel de FO pour ce mouvement reconductible. On a déposé le préavis de grève dès le 16 février, indique Jean-Philippe Colle, délégué syndical à la société d’exploitation des ports du détroit.
Les salariés luttent actuellement pour leurs jours de congés. L’employeur nous propose de supprimer les journées de repos afférente aux horaires décalés, lesquelles sont des jours de récupération, pour avoir le compte en journées de congé payé, explique le militant. Normalement, les salariés doivent avoir 25 jours de congé payés par an. Mais ces jours ne doivent pas empiéter sur les autres acquis des salariés du port, notamment les journées en récupération d’horaires décalés. Or, la direction a proposé 26 jours de congés, comprenant les 3 journées de récupération.
Pour le respect de nos droits
Pour FO, le compte n’y est pas. Il n’est pas acceptable de se mettre en conformité avec la loi par le biais des acquis mérités et obtenus par les représentants du personnel, écrivent les représentants du personnel dans un courrier destiné à la direction, le 13 février, fustigeant donc les attaques contre ces acquis. Accompagnés et soutenus par la Feets-FO et l’Union Départementale du Pas-de-Calais, les représentants FO se sont mis en relation avec une avocate spécialisée qui leur a donné raison. Nous devrions être à 25 jours de congés, sans que les autres congés, liés à nos acquis sociaux, ne soient comptés ! Ce que nous demandons c’est simplement l’application du code du travail, souligne Jean-Philippe Colle.
Etablissant le rapport de force, les représentants FO ont été reçus par la direction. On a déjà obtenu que l’on n’intègre pas les journées de récupération dans les congés. Mais la direction reste sur sa position de nous octroyer 23 jours de congés, contre les 25 qui nous sont dus !, dénonce le militant. Au niveau de la fédération, Nous travaillons sur ce dossier depuis un an dans le cadre du cartel portuaire, explique Étienne Castillo de la Feets-FO. Le combat est à mener sur le décompte des jours de congés et donc de l’application du droit.
350 travailleurs concernés
Et FO Nous sommes dans une volonté d’ouverture avec la direction, précise Jean-Philippe Colle. D’ailleurs la mobilisation du 11 mars s’est tenue sans arrêt de l’activité sur le port. Mais le militant n’écarte pas un durcissement du mouvement afin si la direction n’écoute toujours pas. On ne voudrait pas gâcher les vacances et les congés qui arrivent. Mais s’il le faut pour être entendu, on bloquera. Ce serait hypocrite de faire comme si tout allait bien alors que l’on refuse l’application de leurs droits à 350 travailleurs.
La mobilisation revêt un sens particulier lorsque l’on connaît le contexte actuel pour le port de Calais, souligne Étienne Castillo. Ce port, décentralisé, est peu soutenu par l’État. Or, il subit de plein fouet les événements géopolitiques actuels, notamment depuis la guerre en Ukraine. Cependant, on a vu une baisse de l’emploi, de 10 % ces dernières années. Dans son communiqué, la Feets-FO dénonce la stratégie du port : sur l’effectif concerné, la suppression de plusieurs jours de congés revient à terme à supprimer des emplois.