Assurances : pourquoi FO ne signe pas les accords sur les minima salariaux de la branche.

FO a refusé, en juin, de signer les accords sur les rémunérations minimales pour 2024 dans la branche des assurances. Alors que le chiffre d’affaires du secteur frôle les 240 milliards d’euros, la FEC FO dénonce la revalorisation insuffisante des salaires, en particulier du premier niveau qui passe régulièrement en dessous du Smic.

FO n’a pas signé les trois accords sur les minima de salaires de la branche des assurances pour 2024, conclus le 19 juin et approuvés par trois organisations syndicales. Ces accords concernent les trois conventions collectives de l’assurance couvrant 154 000 salariés : les personnels administratifs, les commerciaux et les inspecteurs d’assurances.

Assortis d’un effet rétroactif au 1er janvier, ces accords conduisent à une augmentation de 3,5 % des minima pour les personnels administratifs des classes 1 et 2 et des commerciaux de niveau 1. La hausse est de 2,2 % pour les administratifs des classes 3 à 5, les commerciaux de niveau 2, et les inspecteurs de classe 5. Elle est de 1,5 % pour les cadres supérieurs administratifs et les inspecteurs des classes 6 et 7.

Pour FO, le compte n’y est pas. Car pour le premier niveau de la grille, il y a encore 1 000 salariés, comme les agents de courrier, qui se retrouvent régulièrement en dessous du Smic. Au regard des profits engrangés par les assureurs, cette situation est inacceptable fustige Georges de Oliveira, secrétaire fédéral en charge de l’assurance à la FEC-FO.

Le secteur se porte en effet très bien. Selon l’organisation patronale France assureurs, le chiffre d’affaires de l’assurance s’élevait en 2022 à près de 240 milliards d’euros, en hausse sur un an de 0,5 %.

Pour éviter de devoir rattraper chaque année le premier niveau de la grille passé sous le Smic par la revalorisation de celui-ci, FO souhaitait que soit instauré un différentiel automatique avec le Smic, soit un minima supérieur de 5% à celui. Une proposition refusée par le patronat.

Les minimas des commerciaux insuffisants

Pour les 10 000 commerciaux qui vendent des produits d’assurance, la revalorisation des minima pour 2024 (+3,5 % pour les commerciaux de niveau 1, soit un salaire minimum de 21 900 euros, +2,2 % pour le niveau 2, soit 22 320 euros) reste très insuffisante pour FO. Ce sont des salariés très qualifiés, qui vendent des produits d’assurance parfois complexes. Au regard de leur expertise, et de ce qu’ils rapportent aux entreprises, ces revalorisations restent bien trop faibles estime Georges de Oliveira. Comme en 2023, la proposition de FO, de les positionner sur le niveau supérieur n’a pas été entendue, regrette-t-il.

Tassement des grilles

Sur le fond, souligne FO, ces augmentations différenciées (de 3,5 % à 1,5%) ne résolvent pas un tassement des grilles qui s’accentue entre les classes 4 (personnels non-cadres, comme les gestionnaires de sinistres) et la classe 5, premier niveau des cadres. Pour résoudre ce problème, FO a revendiqué une augmentation de 3 % pour tous les niveaux, avec un seuil garanti d’augmentation de 1 000 euros pour booster les plus bas salaires. Là aussi, refus net de France assureurs. En clair, le patronat ne veut visiblement pas que la branche redevienne le moteur de la dynamisation des salaires en entreprise déplore Georges de Oliviera. C’est la deuxième année que FO ne signe pas ces accords sur les minima dans la branche des assurances.

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