Dix-huit mois après son adoption au forceps par 49-3, sans débat et malgré une mobilisation historique à l’appel des syndicats dont FO, la loi réformant les retraites est toujours contestée par les travailleurs. À l’occasion des élections législatives de juillet dernier, les électeurs ont très nettement indiqué leur rejet des politiques menées par le gouvernement sortant (…) dont les réformes des retraites et de l’Assurance chômage, a souligné la Commission exécutive confédérale FO, réunie le 5 septembre.
La confédération a demandé sans relâche l’abrogation de la loi. Nous refusons toujours la mesure d’âge légal de départ à 64 ans et l’allongement de la durée de cotisation à 43 ans, précise Michel Beaugas, secrétaire confédéral chargé de l’emploi.
Lors de sa première intervention télévisée sur TF1 le 6 septembre, le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, a annoncé vouloir ouvrir le débat sur l’amélioration de cette loi pour les personnes les plus fragiles. Mais sans tout remettre en cause, et en respectant le cadre budgétaire. Les discussions pourraient donc reprendre, mais sur quelle base ?
Que les entreprises gardent les seniors jusqu’à la retraite
L’avenir de la réforme de l’Assurance chômage, dont le processus de mise en œuvre avait été stoppé net par le gouvernement le 30 juin, est un autre dossier brûlant qui attend le futur gouvernement. Les règles actuelles d’indemnisation ont été prolongées par décret jusqu’au 31 octobre, pour couvrir la période de stand-by. Mais le projet de réforme, qui vise à durcir encore les règles d’indemnisation, reste applicable au 1er décembre. Nous demandons l’application de la convention qui avait été négociée et signée par les interlocuteurs sociaux en novembre 2023 avant de rediscuter, ajoute Michel Beaugas, également chargé du dossier.
Pour le négociateur FO, la discussion devrait aussi aborder l’emploi des seniors, négociation qui avait échoué en avril 2024. Il faut organiser au mieux les fins de carrière, pour que les entreprises gardent les seniors jusqu’à la retraite. Donc si on devait rediscuter, il faudrait que ce soit de manière assez globale, les trois sujets se tiennent, ajoute-t-il, dans l’expectative.