Le sidérurgiste ArcelorMittal France (AMF) a annoncé la suppression de 637 emplois, dont 407 en production. FO dénonce une décision de restructuration violente, et l’absence de concertation préalable.
Un choc. Sylvain Ibanez, représentant syndical national FO d’ArcelorMittal, n’a pas d’autre mot pour qualifier la décision d’ArcelorMittal France (AMF) de supprimer 637 emplois. Annoncées le 23 avril lors d’un CSE central dédié au plan de réorganisation « Réact », ces suppressions concernent 230 emplois des services support d’AMF (RH, achat, informatique, etc.), en déclinaison d’un plan de restructuration des services support à l’échelle européenne, mais aussi 407 emplois industriels. Tous les sites de production AMF sont impactés : Dunkerque et Mardyck (Nord), Florange (Moselle), Basse-Indre (Loire-Atlantique), Mouzon (Ardennes), Desvres (Pas-de-Calais) et Montataire (Oise).
Un tournant social, industriel et stratégique majeur
Or rien, lors des réunions « Réact » précédentes, n’avait annoncé ces coupes claires dans les effectifs de production. Le principal sujet évoqué était la réorganisation des services support, rappelle Sylvain Ibanez, qui dénonce une décision de restructuration violente, et l’absence de concertation préalable. AMF étant la plus importante société du groupe en France [plus de 7 000 salariés, NDLR], elle aurait dû être exemplaire en matière de dialogue social, tacle le militant. La volonté de la direction de recourir à un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) est un autre coup de boutoir.
Les salariés ne sont pas une variable d’ajustement, appuie FO Métaux dans un communiqué, pointant un tournant social, industriel et stratégique majeur. Entre la restructuration européenne des services support (qui supprimerait jusqu’à 14 000 emplois), la réorganisation d’AMF via un PSE touchant la production et, au total, plus de 9 % des effectifs… tous les signaux sont désormais au rouge. D’autant plus, rappelle FO Métaux, que les suppressions d’emplois se sont multipliées ces derniers mois, souvent à bas bruit : suppression de 308 postes à Fos-sur-Mer, de 137 postes chez AMCS… Dans ce contexte, FO Métaux exige l’ouverture immédiate de vraies consultations/négociations sur les causes, les alternatives et les impacts des plans.