Altuglas bientôt vendu, les salariés obtiennent une prime par la grève


À l’issue d’une grève de quatre jours, les salariés d’Altuglas International, à Saint-Avold (57) et à Colombes (92), ont obtenu une prime de 3 000 euros dans le cadre de la vente de cette filiale d’Arkema à l’américain Trinseo, endetté.

La production à l’arrêt, tout le personnel en grève, les livraisons de produits bloquées… C’est inédit, soulignait le 16 mars Marc Draia, délégué syndical FO chez Altuglas International à Saint-Avold (Moselle), alors que les quatre syndicats du site, dont FO (majoritaire avec 49 % des voix), avaient lancé une grève. Seule usine Altuglas en France, Saint-Avold, qui se porte très bien, fabrique du verre acrylique et compte 120 salariés et une quinzaine d’intérimaires et CDD. Le groupe Arkema (plus de 20 000 salariés dans cinquante-cinq pays), leader français de la chimie (près de 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020), a décidé de vendre cette filiale, sa troisième meilleure unité commerciale par ses résultats. Nous ne serions pas assez rentables !, peste le délégué. La cession, pour un milliard d’euros, est prévue le 3 mai. L’acheteur est l’américain Trinseo (caoutchouc, latex et plastiques), anciennement aux mains d’un fonds d’investissement et désormais détenteur de son propre capital. Et il affiche un endettement de 21 %, précise le militant.

Le Code du travail a minima

Si Arkema assure que rien ne changera pour les salariés de Saint-Avold et de Colombes (Hauts-de-Seine) dans les vingt-quatre mois à venir et promet pour les trois années suivantes des reclassements en cas de licenciements par PSE, les salariés craignent des départs hors PSE. Ils s’inquiètent pour les emplois, notamment dans les services support. Trinseo prévoit des économies à hauteur de 50 millions de dollars sur trois ans et d’appliquer le Code du travail a minima. Cela alors que les salariés vont apporter leur savoir-faire, fulmine le syndicat FO, soulignant la crainte qu’ont les salariés d’une perte de pouvoir d’achat au-delà des vingt-quatre mois. Après quatre jours de grève, un protocole d’accord a été signé le 19 mars. Les salariés ont obtenu, notamment, une prime de 3 000 euros et qu’il n’y ait aucune perte de salaire due à la grève. Altuglas et Arkema ont renoncé à la procédure judiciaire qui visait à demander 1 000 euros par jour au nom du blocage du site.


Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly

Quitter la version mobile