Allemagne : hécatombe d’emplois dans la sidérurgie et l’automobile

Les industriels ThyssenKrupp et Bosch ont annoncé de gigantesques plans sociaux, appelés à toucher des dizaines de milliers d’emplois. L’industrie allemande est entrée en crise aiguë.

P lus de 40 % des effectifs de sa branche acier amenés à être supprimés : le groupe ThyssenKrupp, premier sidérurgiste allemand, a annoncé son intention de se séparer de 11 000 employés sur 27 000 d’ici à 2030. Un véritable massacre de l’emploi qui intervient dans un contexte de crise structurelle de la sidérurgie européenne – en lien également avec les difficultés importantes du secteur automobile. Entre baisse de la demande de véhicules et saturation du marché par de l’acier moins cher en provenance de Chine, c’est l’industrie européenne tout entière qui se trouve dans la tourmente. Pour remonter la pente, ThyssenKrupp argue également de la nécessité d’une baisse des coûts salariaux de 10 %…

Fin novembre, c’est l’équipementier automobile Bosch qui dévoilait son projet de suppression de 5 500 emplois, dont 3 850 en Allemagne, d’ici à 2030. Le constructeur automobile Ford a lui aussi annoncé des suppressions d’emplois, 4 000 emplois dont 2 900 en Allemagne d’ici fin 2027.

100 000 grévistes chez Volkswagen

Chez Volkswagen, fleuron allemand de l’automobile, 100 000 des 120 000 salariés ont débrayé le 2 décembre à l’appel du syndicat IG Metall contre la fermeture programmée de trois sites. Le lundi 9 décembre, neuf des dix usines étaient à nouveau en grève, en parallèle du quatrième round de négociations entre syndicats et direction.

Tous ces déboires font écho à ceux d’ArcelorMittal en France, qui a annoncé vouloir fermer deux de ses sites et retarder les investissements prévus dans l’immense usine de Dunkerque pour décarboner la production. Pour Branislav Rugani, secrétaire confédéral au secteur International-Europe, la problématique industrielle allemande est en lien direct avec la problématique française : ce sont les mêmes annonces, le même effondrement des marchés, qui sont à mettre en relation avec les politiques d’austérité de l’Europe et de ses États membres.

Quitter la version mobile