Comme anticipé par la FNEC FP-FO qui demandait le report de la rentrée scolaire à Mayotte, le retour des 115 000 élèves dans les établissements s’est fait dans des conditions très dégradées le 27 janvier, un mois et demi à peine après les ravages causés par le cyclone Chido. Les cours se font par rotation et partage des classes selon les capacités d’accueil de chaque établissement. De passage sur l’île fin janvier, la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, a admis une situation pas satisfaisante, évaluant la restriction des capacités d’accueil à 50 % dans les établissements du premier degré et à 25 % dans ceux du second degré !
Adoption au Sénat le 4 février du projet de loi d’urgence
De quoi mesurer la détresse des personnels. Le jour de la rentrée, à l’appel de l’intersyndicale dont la FNEC FP-FO, un millier ont manifesté devant le rectorat, pour dénoncer une rentrée bâclée. Pour la fédération FO, le ministère ne semble pas prendre la mesure de la situation, et elle souligne que l’urgence est notamment d’accéder aux revendications des personnels avant même de parler d’examens ou d’attractivité dans les groupes de travail ministériels. Elles sont connues, à commencer par une hausse du taux d’indexation des salaires (pour compenser la vie chère) ou une prime Chido de 2 000 euros pour tous, et cela quel que soit l’indice.
L’ampleur de la catastrophe commence à peine à être mesurée. Le 31 janvier, le ministre des Outre-mer a reconnu que la reconstruction va se faire sur plusieurs années, pour un coût sans doute au-dessus du milliard d’euros. Dans le projet de loi de finances pour 2025, adopté par 49.3 le 3 février (sauf adoption d’une motion de censure), le budget ultramarin a été nettement rehaussé, notamment par une enveloppe de 100 millions d’euros pour financer la reconstruction des bâtiments et infrastructures publiques. Quant au projet de loi d’urgence pour la reconstruction de Mayotte (des dérogations aux règles de l’urbanisme pour l’essentiel et des allégements de cotisations), son adoption au Sénat le 4 février est censée permettre de se projeter sur la future loi-programme, abordant le développement économique de l’île, attendue dans deux mois.