À la Sécurité sociale, les syndicats sont furieux contre la hausse minime de 1,5 % de la valeur du point présentée cet été (avec effet rétroactif au 1er juillet) par l’Ucanss, représentant l’employeur des 145 000 salariés de la Sécu. Après trois réunions, l’intersyndicale (dont fait partie FO) a quitté la table des discussions le 19 septembre, dénonçant un simulacre de négociation salariale. Or la fédération des employeurs n’a pas bougé d’un iota. La seule mesure sur laquelle l’Ucanss était prête à discuter concernait les seuils d’attribution d’une nouvelle prime de partage de la valeur, avec une enveloppe d’un montant total de 50 millions d’euros. Mais nous n’en voulions pas. Nous souhaitions que cette somme soit consacrée à la hausse des salaires, pas à une prime pour 2024, explique Frédéric Neau, secrétaire général de la section organismes sociaux de la FEC-FO. Les syndicats refusant de signer l’accord, le 5 octobre, Nicolas Grivel, le président du Comex de l’Ucanss, a décidé d’appliquer unilatéralement cette hausse de 1,5 %. Il nous a dit que c’était à prendre ou à laisser, parce que c’est le cadrage budgétaire des ministères. On nous applique donc la revalorisation des fonctionnaires. Pourtant, rien n’empêche de négocier plus, car les salariés de la Sécu relèvent du droit privé !, s’agace le négociateur FO.
Boycott des négociations en cours
Frédéric Neau, qui rappelle la revendication d’une revalorisation de la valeur du point à la hauteur de l’inflation, évoque « un ras-le-bol général » des salariés de la Sécu : 1,5 %, c’est ridiculement bas. Pour un technicien qui gagne 1 700 euros net, cela veut dire 25,50 euros de plus par mois. Cela ne résout en rien leurs difficultés, alors que leur pouvoir d’achat a chuté avec l’inflation. La précédente revalorisation (+ 3,5 %) date d’octobre 2022, rappelle FO. Alors que ces dernières négociations se soldent par un échec, l’intersyndicale de la Sécu ne désarme pas et maintient sa demande de hausse substantielle de la valeur du point. Outre un appel à la grève (dans les Caf, CPAM, Carsat) le 13 octobre, jour de la mobilisation intersyndicale, dans un cadre européen, pour les salaires, elle a sollicité, le 10 octobre par courrier, une rencontre avec la Première ministre, Élisabeth Borne. En interne, nous boycottons d’autres négociations en cours, sur les classifications notamment. Nous nous y présentons uniquement pour faire part de notre demande d’augmenter les salaires, indique Frédéric Neau. Sans réponse, indique-t-il, cette stratégie de boycott, suivie par l’ensemble des syndicats, se poursuivra en novembre…