Plus de 600 contre la loi travail

Qui l’eût cru ? Six mois après le début de la lutte, les opposants à la loi travail sont toujours là. Hier matin, à Perpignan, entre 600 et 800 personnes ont défilé à Perpignan entre la place Catalogne et la préfecture pour réclamer l’abrogation du texte adopté cet été à grands coups de 49-3.

Un baroud d’honneur ? Que nenni, assurent les responsables de l’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, UNL et Jeunes révoltés) qui appelait à descendre dans la rue. « Nous n’avons pas tourné la page de la loi travail, martèle le secrétaire départemental de la CGT, Pierre Place. Le mouvement social qu’a connu notre pays pendant plusieurs mois n’est pas terminé. On continuera à être présent sur de créer les conditions pour empêcher la loi d’entrer dans les entreprises. » « S’il faut remettre le couvert, on le fera » Du côté de FO non plus, on n’écarte pas la perspective de nouvelles manifestations. « Je ne m’interdis rien, confie le leader local de l’organisation, Jérôme Capdevielle. Le combat change d’horizon. Beaucoup de choses vont être entreprises sur le plan juridique pour lutter contre la loi travail (questions prioritaires de constitutionnalité, etc.). Mais s’il y a besoin de remettre le couvert dans la rue, on le fera. »

Les militants sont-ils prêts à suivre ? Il semblerait que oui. « On y croit toujours, assure ainsi Sylvie, 51 ans, de Canohès. Cette loi est mauvaise. Elle va faciliter les licenciements et rajouter de la précarité à la précarité. Il ne faut pas baisser les bras. Il n’y a rien de pire que la résignation. » Marcelle, 30 ans, de Perpignan est sur la même longueur d’onde : « C’est un combat difficile, mais si on abandonne, rien ne changera. Il faut continuer à se mobiliser pour faire entendre le mécontentement de la population. » Alain, 50 ans, d’Argelès, est tout aussi motivé. « L’élection présidentielle approche. Il faut qu’on soit le plus nombreux possible à manifester pour que les candidats mettent l’abrogation de la loi travail dans leurs programmes. » Les grandes vacances n’ont visiblement pas suffi à faire chuter la fièvre sociale.

L’indépendant – Edition du 16 septembre 2016 – Arnaud Andreu

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